AOUT 22 – Ribagorza et Urdiceto en Sobrarbe

Urdiceto (Sobrarbe – Aragon)


Serra de Montsec (Catalogne)

Congost de Mont Rebei Catalan (Catalogne)



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Boucle de l’Albret (Lot et Garonne – Gers)

CLIC pour voir les photos de la balade

Boucle d Albret Nérac-Lectoure (Lot et Garonne – Gers)

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Aragon et Catalogne

ARAGON ET CATALOGNE EN SOLITAIRE

JOUR 1 : 2022-05 Aragon et Catalogne jour 1 sur 7

Vers Latorrecilla (Sobrabe-Aragon)

JOUR 2 : Aragon et Catalogne – Jour 2 sur 7

Congost Mont Rebei (Catalogne – Noguera)

Jour 3 : Aragon et Catalogne – Jour 3 sur 7

Silves alto – Santa Eulalia (Aragon – Sobrarbe)

Jour 4 : 2022-05 Aragon et Catalogne – Jour 4 sur 7

Canyon du rio Bellos (Aragon – Sobrarbe)

Jour 5 : Aragon et Catalogne – Jour 5 sur 7

Naval (Aragon – Somontano)

Jour 6 : Aragon et Catalogne – Jour 6 sur 7

Montée aux Sestrales (Aragon – Sobrabe)

Jour 7 : Aragon et Catalogne – Jour 7 sur 7

Santa Maria de Buil (Aragon – Sobrarbe)

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Histoire drôle

Cher frère blanc,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ?

Ce texte est attribué à tort à Léopold Sédar Senghor, parait-il ?
Quelle importance ?

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5000 kms en Espagne 2021/22

Jour 01 : Dordogne – Tolosa – Burgos
Jour 02 : Burgos – Plasencia – Caceres – Merida
Jour 03 : Merida
Jour 04 : Fregenal de la sierra – Aracena – Minas de Rio Tinto – Niebla
Jour 05 : El Rocio – La Isla Mayor _ Acantilado del Asperillo
Jour 06 : El Rocio Parc national de la Donana
Jour 07 : Medina Sidonia – Vejer de la Frontera – Tarifa
Jour 08 : Tarifa – Ronda
Jour 09 : Antequera
Jour 10 : Antequera sous le soleil
Jour 11 : El caminito del Rey – El Torcal
Jour 12 : Alhambra de Grenade (Andalousie)
Jour 13 : Désert de Gorafe (Andalousie)
Jour 14 : Guadix – La Calahorra – Cerro Perones – La Isleta del Moro
Jour 15 : Nijar – Playa El Monsul
Jour 16 : Sierra de Cabrera – Cortijo Grande – Mojacar – Bedar
Jour 17 : Mine d’or de Rodalquilar – Cortijo del Fraile – Albaricoques – Cala de San Pedro – Playa el Playazo
Jour 18 : de Genoveses à Monsul – Cabo de Gata + phare – Almadraba de Monteleva
Jour 19 : Potier de Sorbas – Tabernas – Cala El Plomo
Jour 20 : San José – Los Escullos – La Isleta del Moro – Las Presillas Bajas
Jour 21 : Départ de San José – Épiphanie à Peniscola
Jour 22 : Peniscola – Musée Dali à Figueras
Jour 23 : Retour par Collioure

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120 kms à pieds en Pyrénées espagnoles

En 11 journées de marche sur quelques sites dont les Pyrénées espagnoles ont le secret nous avons parcouru environ 120 kms à pieds avec des dénivelés non négligeables.
A la beauté des paysages que nous espérions,
s’est ajoutée la gentillesse des gens rencontrés,
ainsi que le bonheur de la cuisine et des vins du pays.
Il nous reste en plus, malheureusement, un ou deux kilos de trop … il fallait certainement marcher 150 kms !

Mallos de Riglos (Aragon)

Jour 01 : Foz de Lumbier
Jour 02 : Villages de Navarre
Jour 03 : Bardenas Reales
Jour 04 : Cascante, Tarazona et le cabezo del Fraile
Jour 05 : Castillo de la Ballesta et los Mallos de Riglos
Jour 06 : Los mallos de Agüero et Castillo de Loarre
Jour 07 : relâche.
Jour 08 : grimper sur le Mondoto
Jour 09 : l’ancien pont de Coscojuela, les 3 ermitages de Tella et Ibon de Urdiceto
Jour 10 : Canyon de Ordessa jusqu’à Gradas de Soaso
Jour 11 : Congost de mont Rebei
Jour 12 : la muraille de Chine de Finestres

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15 jours dans les Pyrénées françaises et espagnoles

JOUR 1
Labastide d’Armagnac (Landes)

Labastide d Armagnac (Landes)

Labastide d’Armagnac

PAU Stade d’eaux vives (Pyrénées atlantiques)

PAU Le stade d’eaux vives

PAU La ville (Pyrénées atlantiques)

Pau (Pyrénées Atlantiques)


PAU la ville

JOUR 2
Laruns – Eaux bonnes – Eaux chaudes – Lac de Bious Artigues (Pyrénées atlantiques)

Marché de Laruns (Pyrénées atlantiques)


Eaux-Bonnes (Pyrénées atlantiques)


Eaux-chaudes (Pyrénées atlantiques)


Laruns – Eaux bonnes – Eaux chaudes

Lac de Bious-Artigues et Pic du midi d Ossau (Pyrénées atlantiques)


Lac de Bious Artigues

JOUR 2
Eaux bonnes – Col de l’Aubisque (Pyrénées atlantiques)

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Sensation du temps et tentative de conscience de la disparition

Hier j’ai profité d’un bref passage à Bordeaux pour rendre visite au lieu-dit Darwin.
Ce lieu représente plein de choses pour plein de gens différents, et c’est bien, mais pour moi l’important c’est les graphes et les grapheurs.

En plus, ceux qui participent au site pêchent toujours des objets insolites.
A peine arrivé je tourne autour d’une caravane certainement américaine.
Immédiatement 3 personnes me bloquent, me pressent de questions et j’ai peur.
Est-ce le retour de la Stasi ? Vont-elles m’enfermer dans le véhicule et me faire avouer sous une lampe éclaboussante des choses que je n’imaginais même pas ?

Lou, Lilou et Ariane élèves de l’ENSAP Bordeaux.

L’instinct est remarquable car malgré mon effroi je parviens à les observer.
Il y a celle, pleine d’assurance qui me questionne (je ne comprends rien à cause du masque), une autre plus timide qui se triture les doigts et une troisième qui a de petites bagues en plastique que j’avais d’abord prises pour des poings américains.

Ouf ! Je me calme.
Elles cherchent seulement à comprendre ce qui fait l’âme de Darwin et les motivations de ses visiteurs.
Ceci participera d’un compte-rendu vidéo pour leur école.
Bien que cette mission soit certainement importante pour leur cursus, elles font cela avec beaucoup de décontraction et de rire dans les yeux.
Le questionnement d’inconnus les intéresse certainement autant que de découvrir la réalité des choses sur Darwin.
Quant à cette réalité, il est très probable qu’elles en aient déjà des conclusions personnelles très précises.

Il y a très longtemps que j’arpente la caserne Niel, je tombais sur des gens que je décrirais comme bizarres (certains encore plus), des grapheurs aussi avec qui je discutais.
L’espace étant toujours limité pour l’homme, ils ont inventé des règles de comportement précises concernant l’utilisation des surfaces.
J’aime particulièrement Mas, Mika, See Yk, Selor, Albert One,…

17 février 2013

Ce que j’aimais à Darwin c’était de rencontrer Donald Trump entouré de cochons qui bavent, voir des abeilles sortir de la bouche d’un Mr Ruche, penser à Frida Kahlo qui montre sur sa tête un passeport tropical ayant la forme d’un singe (elle est toujours là), être choqué qu’un grapheur ne réponde pas à mon bonjour (zut il est sur le graph).

21 décembre 2014


19 mai 2021


octobre 2020


2019


2019


Décembre 2019


Décembre 2013


Caserne Niel février 2013


octobre 2015


octobre 2020


octobre 2015


octobre 2015


octobre 2015


octobre 2015


2014


Décembre 2019

Décembre 2013

La caserne Niel a certainement participé à la reconnaissance du graph à Bordeaux.
Le Shake Well Festival international de graffitis – Bordeaux 07/2016 s’est installé sur des murs qui n’existent plus :

Shake Well Festival international de graffitis – Bordeaux 07/2016


Shake Well Festival international de graffitis – Bordeaux 07/2016


Shake Well Festival international de graffitis – Bordeaux 07/2016


Shake Well Festival international de graffitis – Bordeaux 07/2016

Bref !
Aujourd’hui (19 mai 2021), je continue mon petit tour de Darwin, le périmètre autorisé par le privé représente à peu près 1/100 ème des friches que j’arpentais en 2008, il y a quelques images nouvelles à classer dans le style perfectionniste… finis les messages, fini l’humour.

Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


Darwin (Bordeaux RD)


La jeune fille à la raquette rouge a refusé de jouer en double avec le singe qui du coup boude dans son coin. Darwin (Bordeaux RD)


Je demande à une personne autorisée pourquoi le reste du site est fermé… parce que c’est privé et à cause de la sécurité, si quelqu’un se blesse.

Un jour je suis tombé en prenant un raccourci dans les Sestrales (Aragon), aucun panneau ne m’a prévenu que c’était dangereux de grimper sur les montagnes.
Là ce n’était pas à cause de Darwin mais de cet idiot de Newton.
Mais j’y suis retourné et j’ai vu les merveilles.

Canyon d’Anisclo (1200m)



Haut Sestrales (Sobrarbe – Aragon)

Ce que je voudrais finalement dire à Lou, Lilou et Ariane c’est ceci :
on ne s’aperçoit pas que les choses disparaissent.
Pendant un certain temps, elles ne sont plus là mais notre quotidien nous rend aveugles.
Longtemps après on s’aperçoit qu’elles ont disparu.

L’étude à réaliser, à chaque fois différente, c’est d’expliquer ce qui s’est passé et pourquoi ça s’est passé.
Ainsi en va t-il de toutes nos libertés.
Se poser les questions :
– est-ce que je désirais cela ?
– est-ce que quelqu’un a décidé ?
– est-ce une minorité ou une majorité qui a choisi ?
– est-ce que plus on est moins on compte ?
– est-on assez attentifs au présent ?
– la création doit-elle être réservée à l’industrie
– nos rêves doivent-ils être délégués à notre civilisation ?
– tout est-il récupérable ? NON.

La perte, la chute, l’oubli sont les termes qui tournent autour de notre problème.
Dans « la plaisanterie » Kundera le dit : « il n’y a pas de pardon. Tout sera oublié et c’est l’oubli qui fera office de pardon. »

Mais ne vous méprenez pas ! Je n’ai rien contre la disparition, je l’admire même lorsqu’elle est volontaire.
Par exemple, je pense à cet écrivain que je trouve particulièrement lucide; il appelle son éditeur pour lui ordonner d’enlever son nom : « Mon nom doit disparaitre ! ».
Un autre exemple dans le film d’Antonioni, l’Eclipse : un couple d’amoureux se donne toujours rendez-vous à un angle de rue, sous un réverbère.
Le temps passe et à la fin du film la caméra est immobile pendant 3′, nous laissant observer la lumière glauque du réverbère, l’arbre qui bouge au vent, le canivau qui reçoit un filet d’eau d’une descente de toit.
Le couple n’est pas là. C’est fini.

MAISOUBLANCO

PS : on en a discuté : quelques photos de Bacalan 2008 (construction du pont-digue et créateur en objets de fer. (vérifier s’il est toujours là).
Découpeur/Soudeur à Bacalan

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Luz de Aragon

Octobre 2020.
Il pleut en France et la pandémie fait rage, en ville particulièrement.
Heureusement, à 350 kms de la Dordogne, une région très peu habitée nous offre sa lumière et ses beautés calcaires.
C’est le haut Aragon (Sobrarbe et Somontano) où nous verrons plus de vautours que d’humains.
Si vous voulez tourner quelques pages de ce sanctuaire :

NOTRE VILLAGE DE COSCOJUELA


CLIC ICI pour Coscojuela de Sobrarbe

LAC MEDIANO

Surprises ! En cet automne 2020 le lac est presqu’à sec, l’église est entièrement visible et des travaux de consolidation ont commencé.
Ce lac, image d’un avenir de rareté déjà présente, est toujours notre 1ère visite.
Les montagnes au loin, le chateau de Samitier au dessus, le fond du lac servant de prairie aux moutons – tout est dit.

CLIC ICI pour le lac de Mediano

LIGUERRE DE CINCA ET DEFILE D’ENTREMON

El congosto del Entremon a autrefois fait souffrir les « nabateros » qui transportaient des cargaisons sur leurs radeaux.
La construction de 2 barrages créa les lacs de Mediano et d’El Grado.
Entremon, assagi, devenu le lien entre les lacs nous fait à présent chavirer de plaisir.
Le village de Ligüerre de Cinca est à présent réhabilité et permet des locations de vacances sociales.

CLIC ICI pour le défilé d’Entremon (rive gauche)

JANOVAS ET CASCADE DE SORROSAL

Janovas est un des villages détruits inutilement pour la construction d’un barrage hydraulique jamais construit.
Les actions mafieuses pour faire fuir les habitants ont fait de lui l’exemple de la mauvaise administration de l’état.
A présent, les descendants, après 4 procès, reconstruisent le village.
Il faut aller à Broto, au nord de la vallée de l’Ara pour admirer la cascade de Sorrosal qui brumise en pleine ville.
Une via ferrata, par des échelles métalliques permet de traverser la montagne pour observer le bassin de la cascade en amont (euh…pas le temps).

CLIC ICI pour Janovas et cascade du Sorrosal

PLANA CANAL ET ASCENSION DU SESTRALES ALTO

Après 3/4h de piste en voiture sur le flanc du merveilleux Castillo Mayor nous arrivons à Plana Canal au dessus des 1000m du canyon d’Anisclo tout en bas.
Les chevaux et les vaches sont très curieux et fouillent nos sacs.
C’était l’échauffement pour monter sur le grand Sestrales à 2200m.
La (les) montée(s) fut dure, la descente pire… mais là haut, avec les vautours, le spectacle est grandiose.

CLIC ICI pour Plana canal et Sestrales

SIERRA DE GUARA. OLSON, ERIPOL, LECINA, PONT DE CAMPANACHAL, ALQUEZAR

Olson nous présente son église au riche bas-relief (habits du XVème s., indiens d’Amérique) et une vue sur les Pyrénées. Nous rencontrons un monsieur très sympathique qui nous offre des légumes.
A Eripol, toujours la vue sur le vieux Sobrarbe et … quelques amandes.
Magnifique village de Lecina où nous saluons le chêne millénaire.
Ensuite, nous entrons dans la sierra de Guara du comarque plus au sud : le Somontano connu pour ses vignobles.
Pont roman de Campanachal et Alquezar pour emprunter le chemin des passerelles suspendues au dessus du rio vero.

CLIC ICI pour Vieux Sobrarbe et Sierra de Guara

IBON DE PLAN (basa la Mora) et RIO CINQUETA-REFUGE DE VIADOS

1/2h de piste jusqu’à 1900m pour découvrir un paysage de calcaire découpé au milieu des sapins – puis aboutir à un lac glaciaire prisonnier de son cirque et parsemé de troncs d’arbres morts.
Le rio Cinqueta comprend 5 balades à pieds.
Nous les faisons en voiture par une belle piste jusqu’au refuge de Viados d’où partent des balades jusqu’en France (ce sera pour une autre fois).

CLIC ICI pour Ibon de Plan et Rio Cinqueta

CASCADES DU CINCA ET DE LA LARRI

Beau temps jusqu’aux 3 cascades du Cinca puis le vent se lève apportant des nuages gris sur le plateau de La Larri que nous renonçons à explorer.
Par contre la descente nous permet de suivre ces cascades incroyables jusqu’en bas.

CLIC ICI pour les cascades du Cinca et de la Larri

USANA, MURO DE RODA, SAN VICENTE DE LABUERDA

Visite obligatoire à Usana pour voir un passage vouté appelé  » Callizo  » qui mesure prés de 50 mètres de longueur. On dit que c’est le plus long du Sobrarbe.
Surprise, une route goudronnée nous attend à mi-parcours de la terrible montée vers la petite forteresse de Muro de Roda.
Pour la 1ère fois nous y voyons donc des visiteurs.
Mais le charme des 2 vues (lac médiano et montagnes) opère toujours.
Un détour à San Vicente de Labuerda pour photographier les jeunes pins vert-jaune clair dans la marne grise ciselée par le soleil couchant.

CLIC ICI pour Usana, Muro de Roda, San Vicente de Labuerda

GUASO, LATORRECILLA, SANTA MARIA DE BUIL

Parcours dans le vieux Sobrarbe pour observer encore un décor différent.
Une petite visite à la Cueva del anis en descendant par une corde à nœuds est toujours amusante.
C’est là que sévissaient autrefois quelques bouilleurs de cru appréciant la discrétion.

CLIC ICI pour Guaso, Latorrecilla, Santa Maria de Buil

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Sobrarbe et Ribagorza avec Léo

San Vicente, lac de Mediano et Abizanda
Ribagorce :
Ermitages de Tella au printemps
Sestrales et Labuerda

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Espagne, balade du Nord au Sud

Le but de cette balade est le Cabo de Gata (Cap de l’agate) au sud-est de l’Andalousie, une région très fréquentée autrefois par Sergio Leone.
Prenons notre temps pour l’atteindre en passant par quelques déserts espagnols :
1. Bardenas Reales
2. Peniscola et Sagunto
3. Sierra de Cabrera
4. Cabo de Gata
5. Sierras de Alhamilla et de Tabernas
6. Guadix et désert de Gorafe
7. Au sud de Madrid, Almagro et Aranjuez

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Goin’ South (Cabo de Gata)

Imaginez qu’il fait froid et humide chez vous en décembre. Imaginez…
A la question facile « zone la plus sèche et chaude d’Europe », votre smartphone répondra : « Cabo de Gata ».
Alors, puisqu’il le dit !

Tout d’abord il faut expliquer que Cabo de Gata ne veut pas dire Cap de la chatte, encore moins chien de la chatte.
Les nombreuses mines du cap, dont celles d’agate (agata), ont donné ce nom.

Forts de ces renseignements complets, VAMOS AL SUR !

1er JOUR :

DESERT DES BARDENAS REALES

Ce petit désert causé par la déforestation et les moutons (donc par l’homme) est à 4h de Bordeaux (passé la frontière, prononcez Bordéos).
On est déjà ailleurs…
Les gens du coin qui ont beaucoup d’humour et ont longtemps été privés de parole rayent par une croix le mot Reales (Royales) sur les panneaux indicateurs.

171207-Bardenas Reales La Blanca – Catildetierra (Navarre)

171207-Bardenas Reales La Blanca (Navarre)

171207-Bardenas Reales La Blanca (Navarre)

SARAGOSSE
C’est certain que la ville de « César Augusta » qui a connu trois civilisations propose des choses à voir.
Mais quand on arrive le soir, le quartier populaire et festif « el Tubo » marque les mémoires.

2017/12 Saragosse quartier Basilique (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier Basilique (Aragon)

2017/12 Saragosse El Tubo le jour (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier Théâtre romain (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier Théâtre romain (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier Basilique (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier Basilique (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier très animé EL TUBO (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier très animé EL TUBO (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier très animé EL TUBO (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier très animé EL TUBO (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier très animé EL TUBO (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier très animé EL TUBO (Aragon)

2017/12 Saragosse quartier Basilique (Aragon)

La surprise complète sera notre passage par hasard dans l’église « Santa Isabel de Portugal » proche de notre hôtel.
Une exposition exceptionnelle de statues représentant l’époque du Christ :

2017/12 Saragosse Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2017/12 Saragosse Incroyable exposition dans l’Eglise Santa Isabel de Portugal (Aragon)

2ème JOUR :

PENISCOLA

Ce magnifique lieu est émouvant par le fait que c’est là qu’Anibal jura à son père Hamilcar de détruire Rome.
La route est belle, elle traverse le plus grand désert espagnol (donc d’Europe), les Monegros (Contraction de Montes Negros)…ça c’était avant qu’on coupe les arbres.

Les Monegros « Montes Negros » le plus grand désert d’Espagne.

Monasterio Nostra Seniora de las Fuentes (Aragon-Somontano)

PENISCOLA

3ème JOUR :

CARTAGHENE
Ville étonnante, le tiers des bâtiments du centre est abandonné et en cours de ruine, et puis on tombe sur des places charmantes où il fait bon (déjà car il fait 20°) manger au soleil de 14h.
Puis on admire le quartier du port et ses palais ainsi que le théâtre romain tout proche.

4ème JOUR :

MOJACAR

Mojacar est un peu la frontière entre le béton de la côte espagnole du nord et la beauté préservée du sud.
Piton exceptionnel, blancheur absolue regardant tout d’en haut, les montagnes, la mer.

Mojacar (Andalousie)

CARBONERAS ET SES VILLAGES
Avis difficile et mitigé pour cette petite ville de 5.000 habitants.
La baie est belle, la plage avec ses palmiers est magnifique, les restaurants avec terrasses sur la mer très agréables, la promenade mignone avec ses réverbères roses, et puis, il y a l’usine électrique, le projet de dessalement d’eau de mer pour le pipeline d’Almeria.
Ca gâche un peu la vue et ça fait peur pour les poumons. Dommage, mais l’argent est bien utilisé.

Les villages de l’arrière pays sont très étonnants, chacun dans son style. Le plus surprenant, El Saltador Bajo, n’est indiqué nulle part, une piste de terre plonge vers le lit d’une rivière à sec : vous êtes dans la rue principale.

El Argamason (Région Carboneras-Cabo de Gata-Andalousie)

El Saltador Bajo (Région Carboneras-Cabo de Gata-Andalousie)

El Saltador Bajo (Région Carboneras-Cabo de Gata-Andalousie)

Carboneras (Cabo de Gata)

Carboneras (Cabo de Gata)

AGUA AMARGA

Vous entrez dans la parc naturel de CABO DE GATA.
Il fait beau, il fait chaud, on va à la playa.
On boit un verre de vin blanc avec des anchois grillés…je crois que la petite fille rigole parce qu’elle bat son grand-père au jeu de dames.
On se balade dans les rue blanches en se disant qu’il fait -3° à Rodez, qu’il pleut et neige ailleurs.

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Agua Amarga (Cabo de Gata-Andalousie)

Agua Amarga (Cabo de Gata – Andalousie)

LAS NEGRAS
Le nom vient des collines noires surplombant le village à moins que cela vienne des veuves en noir qui ont fondé le village, abandonnant San Pedro où leurs maris furent noyés lors d’une tempête.
C’est ici qu’on habite et la vue de la maison est correcte.
Le village de pêcheurs endormi s’est réveillé et voit éclore sur les collines de belles villas et Las Negras devient une des stations les plus prisées de la côte…c’est tout petit quand même.

Las Negras (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Negras (Cabo de Gata – Andalousie)

5ème JOUR :

Marche de La Boca de los Frailes vers Cerro de Limones…et retour

Il s’agit de passer entre deux promontoires, de grimper sur celui de gauche d’environ 400m afin de vérifier que c’est dur et qu’on voit bien tous les environs.
La montée dans les Palmitos est magnifique.
Certains disent que par beau temps on voit la Sierra Nevada. Ce sont des menteurs, il fait ici 320 jours de soleil par an…dans ce cas on dit qu’on voit toujours la Sierra Nevada.
Bon, on voit les baleines (las baleinas de terra y de mare qui sont l’ile et la presqu’ile) de la Isleta del Moro, on voit San José à 12 kms, on voit les ombres des nuages sur les volcans.

Marche de La Boca de los Frailes vers Cerro de Limones (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de La Boca de los Frailes vers Cerro de Limones (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de La Boca de los Frailes vers Cerro de Limones (Cabo de Gata-Andalousie)

La Isleta del Moro – Marche de La Boca de los Frailes vers Cerro de Limones (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de La Boca de los Frailes vers Cerro de Limones (Cabo de Gata-Andalousie)

CORTIJO DEL FRAILE
Un Cortijo est la ferme typique du coin, quant au Fraile il s’agit du moine.
Par contre si vous êtes un érudit de westerns, le Cortijo del Fraile a été utilisé par Sergio Leone dans « Le bon, la brute et le truand » et le beau Gian Maria Volonté, alias l’Indio, a côtoyé les lieux avec ses copains Clint Eastwood et Lee van Cleef qui trimbale sa montre tout près à Los Albaricoques (Les Abricots) dans pour quelques dollars de plus.
El cortijo del Fraile

A part cela, un orage bref et violent lava la voiture et nous offrit un double arc en ciel, un pied à gauche sur les pauvres marocains qui ramassaient les choux et l’autre à droite de la piste sur les montagnes de Rodalquilar.
Pour nous, l’entrée dans la vallée fut triomphale.

6ème JOUR :

Los Escullos

Tout petit village dominé par le volcan Cerro del Fraile (500m) qui surplombe la région.
De là part une magnifique piste dont on s’aperçut fort loin qu’elle n’est plus que piétonne.
A Los Escullos même, à droite d’une batterie militaire (San Felipe) se trouve une zone étonnante de sable pétrifié.

Los Escullos (Cabo de Gata – Andalousie)

Los Escullos (Cabo de Gata – Andalousie)

Los Escullos (Cabo de Gata-Andalousie) les arêtes de sable pétrifié

La Isleta del Moro

Ce sont les anciens marins du coin qui nommèrent le paysage.
Ici vivait un Maure qui piratait un peu et ancrait près d’une petite ile.
A vrais dire, il y a une ile et une presqu’ile dont les formes vues du nord ressemble beaucoup à des baleines.
L’indication visuelle était trouvée : Los baleinas, de terra et de mare.
Le point le plus intéressant pour nous est que c’est à la Isleta del Moro que se trouve notre restaurant préféré (au monde), le clapotis chatouille nos orteils, les barques des pêcheurs, les deux volcans fermant la baie, les changements de couleurs, la salade aux grenades et tous les poissons avec leurs photos sur la carte…je pleure.



Playa de San Pedro

Il y a un coin accaparé par une petite communauté hippie, ils pêchent en pédalo et vous disent bonjour les mains jointes, très beau parcours.
On y accède à pied par une piste surplombant la mer.
Départ : Las Negras.




Marche de Las Negras à Cala de San Pedro et retour (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Las Negras à Cala de San Pedro et retour (Cabo de Gata-Andalousie)

7ème JOUR :

El Pozo de los Frailes

Le puits des moines ? Bon on va passer par là pour aller à San José, la petite station balnéaire de la côte.

El Pozo de los Frailes. (Cabo de Gata-Andalousie)

El Pozo de los Frailes. (Cabo de Gata-Andalousie)




San José et ses plages…Los Genoveses, El Monsul,…

San José est une petite station agréable (certainement plus en mi-saison qu’en été).
4 ou 5 plages passionnantes sont accessibles par une belle piste.
La plage d’El Monsul avec son rocher central en forme de vague et ses falaises éruptives rongées par la mer est incontournable.
Celle de Genoveses, très grande, a aussi un Cortijo utilisé par Sergio Leone dans Pour quelques dollars de plus.
Ce fut aussi Fort Bravo.

San Jose-Playa de Genoveses (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose-Playa de Genoveses (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose-Playa de Genoveses (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose-Playa de Genoveses (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose-Playa de Genoveses (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose (Cabo de Gata-Andalousie)

San Jose (Cabo de Gata-Andalousie)

Playa de los Genoveses-San Jose (Cabo de Gata-Andalousie)

8ème JOUR :

Région San Miguel de Cabo de Gata et Phare

Journée bien remplie !
On commence par la plage de Torre Garcia et on trouve une drôle de chapelle en cours de restauration, une fabrique jaune qui daterait des romains, une tour (certainement Garcia), on longe la mer par une piste qui se termine par une grosse flaque dans les dunes au bout de 6 kms, on fait demi-tour pour reprendre la route vers San Miguel de Cabo de Gata et manger.
C’est dans ces dunes de Las Almoderas que Tuco (Elly Wallach) « prends soin » de Rubio (alias Blondin) (Clint Eastwood) dans Le bon, la brute et le truand.
Ensuite c’est les salines avec ses pêcheurs et l’église filmée er refilmée de La Almadraba de Montelava, puis on monte au phare pour regarder les vagues s’écraser sur Las Sirenas (sirènes).
Puis on passe quelques plages charmantes pour aller jusqu’au col où d’une tour on voit l’autre côté du cap et le rocher blanc de Vela Blanca, blancheur venue du système volcanique.
Une piste piétonne descend vers la playa de Monsul (San José), le tour est bouclé.

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa de Torre Garcia y de las Amoladeras (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

La Almadraba de Montelava (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Vela Blanca – Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Las Sirenas – Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Las Sirenas – Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Las Sirenas – Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

Faro de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

San Miguel de Cabo de Gata (Cabo de Gata – Andalousie)

9ème JOUR :

CALA DE CARNAJE

La piste est tellement mauvaise qu’on ne peut descendre jusqu’à la plage en 4X4.
C’est pas grave car dans ce cas on est tout seuls.

Cala El Carnaje au lever (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Carnaje La torra de los Lobos (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Carnaje au lever (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Carnaje au lever (Cabo de Gata-Andalousie)

Playa Cola del Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa Cola del Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa Cola del Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa Cola del Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa Cola del Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa Cala de Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Playa Cola del Carnaje-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

CALA ET PLAYA DEL PLOMO

La piste fait 7 kms mais est roulable. On croise 2 Cortijos (maisons anciennes typiques) dont un nous fait rêver.
Sur cette Cala, pas un fil, pas une maison neuve, pas de parking, rien que les plantes locales, Agaves, palmiers, figuiers de barbarie.
A gauche de la plage, le sable pétrifié et vallonné joue avec nos ombres et le bleu de la mer.

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala Del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala del Plomo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala del Plomo (Cabo de Gata – Andalousie)

CALA ET PLAYA DEL PLAYAZO

Certainement la plus belle Cala (petit canyon à climat particulier qui mène à une plage).
On dit bonjour à La Torre de los Alumbres le repaire de l’Indio dans Pour quelques dollars de plus.
Dans l’histoire il est arrivé plusieurs fois que les barbaresques fassent une descente meurtrière par cette cala et convertissent les survivants en esclaves. Ceci explique la taille de la batterie que l’on trouve à gauche de la plage et qui est maintenant privée.
La plage est très belle et des curiosités géologiques occupent ceux qui n’aiment pas la bronzette. Bref : immanquable.
D’autre part, à gauche on peut faire une très belle marche jusqu’à Las Negras et à droite monter et redescendre jusqu’à un étonnant trou d’eau.

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala El Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala el Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Cala el Playazo (Cabo de Gata-Andalousie)

Plage del Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata-Andalousie)

Plage el Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Plage el Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Plage el Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Plage el Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Plage el Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

Plage el Playazo-Rodalquilar (Cabo de Gata – Andalousie)

10ème JOUR :

MARCHE DE AGUA AMARGA VERS PLAYA DE SAN ENMEDIO
Si on quitte la piste pour bifurquer à gauche de la dernière colline avant la descente vers la playa de Enmedio, on a une vue magnifique en surplomb la plage.
L’accès à Enmedio est plus aisé par l’autre côté (Playa del Plomo) mais on n’a pas la vue sur la playa.

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche Agua Amarga vers Playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

CRECHE VIVANTE A ALBARICOQUES
Albaricoques est ignoré des touristes.
C’est pourtant ici qu’a été tourné Pour quelques dollars de plus.
Toutes les rues ont pour nom une star de western.
En allant vers Cortijo del Fraile, on tombe sur une crèche de Noël très particulière.

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

Crèche vivante à Los Albaricoques (Cabo de Gata-Andalousie)

11ème JOUR :

PISTE DE RODALQUILAR VERS CORTIJO DEL FRAILE
Paysage somptueux que choisit Sergio Leone dans la scène de la rencontre entre Juan et John dans Il était une fois la révolution.
Vous reconnaitrez la piste où John montre son expertise en explosifs et où Juan pense à la banque d’El Paso.
Le reste de la scène a été tourné dans le désert d’Alhamilla à 40 kms de là.

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie) Mine d’or

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie) Mine d’or

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

Piste Rodalquilar vers Cortijo del Fraile (Cabo de Gata-Andalousie)

PRESILIAS BAJAS

Quand on dit aux habitants de Los Presilias Bajas que leur village est calme et serein ils répondent que c’est vrai…ils sont oubliés de tous, de l’électricité, de l’eau,…
C’est peut-être ce qui plait aux chats.

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

Las Presillas Bajas (Cabo de Gata-Andalousie)

12ème JOUR :

MARCHE DE CALA DEL PLOMO VERS PLAYA DE SAN ENMEDIO
Après avoir essayé toutes les pistes vers la cala de Enmedio, nous avons renoncé d’y parvenir en voiture.
Nous y sommes déjà allés à pieds à partir d’Agua Amarga et aujourd’hui ce sera à partir d’El Plomo (plus facile).
Plage isolée bordée de sables pétrifiés.

Pistes autour de la Cala de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Pistes autour de la Cala de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Pistes autour de la Cala de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Pistes autour de la Cala de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

Marche de Playa de Plomo à playa de Enmedio (Cabo de Gata-Andalousie)

13ème JOUR :

REMONTEE VERS LE NORD : CHINCHON

On part de Las Negras par Campohermoso (2ème petit déjeuner qui nous permet de retarder le départ) puis on se lance vers l’ouest histoire de retarder l’inéluctable.
Alors on longe la Sierra Nevada couverte de neige, on voit de l’autoroute tous les décors de western des films spaghettis, on ne se lasse pas des maisons troglodytiques de GUADIX.

Finalement on renonce avec le Nord en ligne de mire.
Ce sont alors les oliviers, les oliviers, les oliviers.

On visite 2 villes  sublimes BAEZA et surtout UBEDA.
La nuit tombe, pause pipi et coucher de soleil (vous ne verrez que le 2ème) et on arrive à CHINCHON sous Madrid.

Château de Calahora – Sierra Nevada (Andalousie)

Sierra Nevada (Andalousie)

Guadix (Andalousie)

Guadix (Andalousie)

Guadix (Andalousie)

Guadix (Andalousie)

Guadix (Andalousie)

Au dessus de Grenade (Andalousie)

Région Jaen (Andalousie)

Région Jaen (Andalousie)

Baeza (Andalousie)

Baeza (Andalousie)

Monument à MACHADO – Baeza (Andalousie)

Baeza (Andalousie)

Baeza (Andalousie)

Baeza (Andalousie)

Ubeda (Andalousie)

Ubeda (Andalousie)

Ubeda (Andalousie)

Ubeda (Andalousie)

Ubeda (Andalousie)

Ubeda (Andalousie)

Entre Guadix et Chinchon

14ème JOUR :

REMONTEE VERS LE NORD : visite de CHINCHON, du palais royal d’ARANJUEZ et dodo à BURGOS

CHINCHON, village à 30 kms de Madrid a la caractéristique d’utiliser sa plaza Mayor en arènes le moment des fêtes venu (JUIN).
Lien internet : Corrida de Chinchon.

Chinchon nocturne (Castille)

Chinchon nocturne (Castille)

Chinchon (Castille)

Chinchon (Castille)

Chinchon (Castille)

Chinchon (Castille)

Chinchon (Castille)

Chinchon (Castille)

Le Palacio Real de Aranjuez est une des résidences du roi d’Espagne. Il est situé à Aranjuez et est inscrit au titre du paysage culturel d’Aranjuez sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Lors de la visite il est interdit de photographier… vous n’aurez donc que l’extérieur.

Aranjuez (Castille)

Aranjuez (Castille)

Aranjuez (Castille)

Aranjuez (Castille)

Aranjuez (Castille)

Aranjuez (Castille)

Voila, c’est fini.
Pour Burgos, c’est ici : BURGOS
On arrive au niveau de Vitoria (Pays Basque), les gens croient à tort que la spécialité est cette sorte de ratatouille…et bien non, c’est la purée de pois.
A nous le crachin et le froid _ c’est certain, le nord commence ici.

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Henri de Montherlant

« Nos émotions sont dans nos mots comme des oiseaux empaillés. » (Carnets).

« L’idéal de l’amour est d’aimer sans qu’on vous le rende. » (Les jeunes filles).

« Toute injustice est un désordre. » (Textes sous une occupation).

« L’ambition est une passion qui fait partie de la stupidité du jeune âge. » (Service inutile).

« Le pardon est vain ! ce qui est fait est fait, et ce qui n’est pas fait n’est pas fait ! » (La reine morte).

« Un homme qui ne sait pas garder un secret est jugé : Souvenez-vous que la difficulté n’est pas de dissimuler un secret à neuf êtres, le plus difficile est de dissimuler ce secret au dixième. » (Service inutile).

« Il importe peu que vous aimiez ou non votre prochain. Mais ne recherchez pas son amour. D’abord, parce que celui qui vous donne son amour vous prend votre liberté. Ensuite, parce que chercher à plaire est la pente la plus glissante pour piquer droit vers le plus bas niveau. » (Service inutile).

« La seule supériorité de l’orgueil sur la vanité, c’est que la vanité attend tout, et l’orgueil rien. » (Service inutile).

« L’hypocrisie est la simulation de la vertu, parce que la vertu rapporte en principe sécurité et considération. » (Va jouer avec cette poussière).

« Une affection sur trois est une promesse d’indifférence. » (Mais aimons-nous ceux que nous aimons).

« L’enfant paresseux préfigure l’être de sagesse : il se refuse aux connaissances inutiles. »
Henry de Montherlant (Carnets).

« On n’est vieux que le jour où l’on cesse de désirer. » (La mort qui fait le trottoir ou Don Juan).

« Se tuer, c’est montrer à tous, de manière indiscutable, que l’on ne croit pas en Dieu. » (La mort qui fait le trottoir ou Don Juan).

« Les femmes trompent pour cacher ce qu’elles éprouvent, les hommes pour montrer ce qu’ils n’éprouvent pas. » (La mort qui fait le trottoir ou Don Juan).

« Les fruits et les femmes ne sont bons que lorsqu’ils tombent. » (Henry de Montherlant ; La mort qui fait le trottoir ou Don Juan).

« Agir ! Toujours agir ! La bouffonnerie des actes : On laisse les actes à ceux qui ne sont capables de rien d’autre ! » (Le cardinal d’Espagne).

« Ce n’est pas ma mémoire qui est mauvaise, c’est mon indifférence qui est bonne. » (Le cardinal d’Espagne).

« Je ne souffre pas des hommes qui m’insultent ; je souffre des hommes qui m’indignent. » (Le cardinal d’Espagne).

« Insulter fait partie du génie de l’adolescence. » (Demain il fera jour).

« Le drame de la mort, je me demande si c’est la mort, ou si ce sont les héritiers. » (Le cardinal d’Espagne).

« Il faut toujours tout remettre au lendemain ; les trois quarts des choses s’arrangent d’elles-mêmes. » (Le cardinal d’Espagne).

« Que serait-ce qu’être fidèle si on n’était fidèle qu’à ceux qui vous aiment ? » (Le cardinal d’Espagne).

« La paresse est le refus de faire ce qui vous ennuie. » (Carnets).

« Quand une idée s’est emparée d’un homme, il faut du temps pour qu’il l’use. » (Carnets)

« Le mépris est le plus impitoyable des sentiments. » (Le cardinal d’Espagne)

« Tout ce qui est naturel est injuste. » (Carnets)

« On naît traître comme on naît jaloux ; ça ne pardonne pas. » (La guerre civile)

« La nécessité de vivre au milieu d’imbéciles n’est épargnée quasiment à personne. » (Les Olympiques)

« Nous devons nous opposer à l’injustice, autant que les lois le permettent. » (Port-Royal)

« Les hommes ne peuvent s’entendre que sur des préjugés. » (Carnets)

« Un parent doit habituer ses enfants à tenir de moins en moins à lui. » (Carnets)

« Ah ! que les gens excessifs sont fatigants ! » (Le maître de Santiago)

« Les égoïstes sont les seuls de nos amis pour qui notre amitié soit désintéressée. » (Carnets)

« Nul n’est de bon conseil en toute affaire. » (Carnets)

« Lorsqu’on a rien à dire aux êtres, la plaisanterie occupe et déguise l’indifférence. » (Fils de personne)

« Être malheureux, c’est se croire malheureux. » (Fils de personne)

« La mélancolie est le petit luxe des âmes pauvres. » (Le démon du bien)

« Le mystère de l’homme, c’est que la femme puisse l’aimer. » (Le démon du bien)

« Dans l’amour, la femme donne sa propre vie, sachant qu’on la lui rendra au centuple, en joies ou en malheurs. » (Sur les femmes)

« L’homme agit, la femme vit. » (Sur les femmes)

« Si l’amour est aveugle, l’amour maternel n’en doit pas être excepté. » (La rose de sable)

« Quand vous serez heureux, sachez que vous l’êtes, et n’ayez pas honte de confesser un état si digne d’estime. » (Service inutile)

« Quelques-uns prennent pour de l’amitié ce qui est de la charité. » (Les prisonniers)

« L’hésitation est le propre de l’intelligence. » (Les jeunes filles)

« Mourir pour une cause ne fait pas que cette cause soit juste. » (Les jeunes filles)

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Boules Cypriote Championnats de ligue

1987-05 – Souston Coldeboeuf-Besanger-Baronnie

1989-05 – Langon Besanger-Boyer-Baronnie

1997-06 – Capbreton Baronnie-Badel-Campergue

2003-05 – Agen Badel-Baronnie-Campergue & Sanchez-Coldeboeuf-Franquet

2009-05 – Salies de Béarn Baronnie-Coldeboeuf-Cosse

2017-04 – Marsac sur l’Isle Cabar-Baronnie-Lloris

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Méfiez-vous de la NSchat

Toutes les obsessions, même chariavariées, sont utiles lorsqu’on veut échapper au totalicharisme.
Si votre folie pour les étoiles, les paysages, les femmes ou les chats est suffisante, ce désir affectueux et journalier peut vous entrainer vers une délitescence complice et chatoyante.
Parlons donc des chats puisque le reste ne vous intéresse plus.
Parmi vous j’en connais des chabsédés à qui un jour de folie suffirait pour franchir la vilaine ligne de l’interdit et surtout celle des chapitalisteurs pour qui un chaou est un chaou et qui en vrais lexicons feront payer les mots. Le jour de folie sera certainement le jour où le mot chat tombera dans leur escarcelle.

Il est probable qu’alors, comme Lyotar le haut-parleur, vous détournerez le langue-âge et exploserez :
« Chat et Pas-Chat coabritent en chat-qu’un. Chat-qu’un avec sa Chat-qu’une.
Le chat avec la chatte dont il s’enfarouchat, laquelle, chatoyante déjà s’échatte.
Le Pas-Chat en châtelain avachi, qui compte ses chatons comme on dompte ses a-chats,
achis près d’une chattemitte sans charme qui, mais-chat-ment, machouille ses chaveux chat-teints. »

Oui ! Vous opposerez les chats puisque des hommes il ne faut point parler sans risquer de devenir chat-qu’un, cynique et reposant.
Vous admirerez le Chat, force souple, vive et noble à son triple contraire le Pas-Chat, citoyen roi avide d’être amusé, cajolé, mystifié et nourri;
et au Non-chat-lent, corps avachi de plaisirs biodégradables, privé d’énergie et de vitesse interne, impropre aux ruptures créatrices et à la révolte.

Il faut protéger le langage, mondialiser le chatrabia, injecter un chabir de bric à brac compacté de tous les dialectes glanés dans la brousse.
Je sais, les jeunes essayent : « Cette pouffiasse est pas free – Sois free love tu veux ? »
Je sais : une centaine de mots au plus.
Vous préfèrerez, en grands gourmands, une bonne fricative de sens + le souffle cha.
A vos contradicteurs vous lancerez : « Morphe chat m’a part tient, chat-cal ! Chamais toi ni tes pas-troncs raccourcis ne me le cha-parderont ! »

Car la mondyalisation qu’ils nous inabjectent au quotidien se fronde par tous nos échanges…et voici que nos zémossions, nos rêves zabités, nos pensées zécrites (ou dites devant public) ne peuvent à présent être échangées que par cette eau vitale : l’argent. Ainsi le minable agent de change devient l’ignoble courtier des mots et particulièrement pour toi qui me lit, du mot Chat. Il jouit ce petit rhéteur du cas Pital, le courtier vital de l’air et de l’eau pour emboire, étang-dû.
Pailler un désir, pailler une émotion, pailler pour a_prendre, pour un nenfant qui paillera le lit-C pour les ducations et la chat-leur qui lit-vers va avec – et notre âme hache-tée.
Mots-dits ! Hier le climat et les graines, aujourd’hui les chats et demain Mars !
Vous mondialisez l’ex-torsion de la plus-value, vendez à n+1 ce que vous avez à n, la différence sera toujours pour vous, unie-vers-celle là, votre partie du marchié émergent.

Nous nous battrons, no-bless et indépen-danse, la chat-leur fourrée et la douce-sœur : la vitesse féline en peu de pas, et le coup de griffes.

Voila ! Si vous voulez tout connaître :
– de « Chat rit, va, rit » ou de « Pouvoir d’A-chat« ,
– sur un margoulin qui proposait les mots Internettoyer et Overwindsurfer en « bundle » avec Matsukaze en bonus,
– pourquoi je négociai Chatounet à crédit puis revendis huit mots de valeur (dont Bergamasque) pour acquérir un rubis : Entrechat,
– puis en leasing Nonchaloir … le Non-chat-loir, celui qui toujours dormait.

Si vous voulez tout connaître, lisez donc le livre de Damasio « Aucun souvenir assez solide ».

Chatlom ! Chalut ! Chavat toujours ?

Mexicain dans Sushi bordelais

Marin mexicain dans Sushi bordelais (avec photo de chat)

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Une heure, une heure seulement

Aragon Bardenas Reales – région sud, La Negra.
Après une bonne balade sur le cabezo del Fraile (565m), je redescends et me perds car des failles ravinées m’empêchent de retrouver ma voiture.
Renonçant à rester propre, je dévale dans la poussière et plante mes doigts dans l’argile pour remonter.
Finalement ce n’était pas grand chose et je roule vers un village où j’ai repéré il y a deux jours un Bar-Tapas-Pinchos.
L’aventure commence maintenant – il est 15h.

A 50m du bar, lorsque je sors du véhicule, je me dis qu’il est bien ouvert et qu’il y a beaucoup de monde.
Sans trop regarder car j’ai très faim, je pénètre dans l’établissement qui me parait très simple, comme j’aime, mais je ressors aussitôt par pur reflexe pour voir s’il y a des tables au dehors _ il n’y en a pas.
Je n’ai pas eu le temps d’analyser quoi et comment mais j’évalue approximativement à 110 le nombre de décibels.

J’ai très faim _ je repasse la porte et regarde plus attentivement :
OK ! C’est la télé ! Certainement qu’ils ont mis le curseur à fond avant de l’allumer et ensuite plus rien n’a bougé.
Six personnes dans l’établissement, toutes au bar, une dizaine de tables vides.
La particularité extraordinaire des six personnes _ sept avec la patronne _ c’est qu’elles couvrent le son de la télé _ l’exploit mérite malheureusement d’être souligné.
D’ailleurs, pour en terminer avec la télé, je suis le seul à y jeter un coup d’œil craintif et rempli d’incompréhension _ détail horrible : tout comme en France le son monte pour la publicité.

Il reste deux tabourets libres, j’en écarte un pour m’éloigner des trois gars qui rigolent comme des bossus, je fais un geste vers la patronne et hurle que muchos gracias je désire ardemment une tortilla con patatas avec ensalada et cerveza fría.
Je suis surpris moi-même de ne pas entendre ma voix. La patronne, visiblement très entrainée a dû lire sur mes lèvres et me fait un grand sourire.
Elle m’apporte d’abord la bière que je siffle d’une traite pour effacer la poussière du ravin.
La patronne reviens avec la tortilla et je lui demande un verre de Rioja… Possible ? Elle a un rictus pincé et provocant, en relevant la tête comme si quelque-chose pouvait être impossible sur ces terres érodées et actuellement inondées par l’Ebro.

Alors que j’enfourne une bouchée, deux nouveaux clients arrivent _ très vieux tous les deux _ le plus décati s’aide de deux béquilles pour marcher.
Faisant mine de regarder la télé je les observe bien. Le bruit ne semble pas les choquer. Ils arrivent vers moi, le plus valide prend l’unique tabouret et l’autre reste debout en équilibre instable _ il me semble qu’il me dit bonjour _ je murmure un petit « hola ! » avec hochement de tête, inutile de forcer.
Je descends de mon siège et lui propose d’un geste de le prendre. Il se raidit _ je pense que le regard du torero Belmonte à qui un taureau aurait dit d’en rester là et de demeurer bons amis, oui ce regard aurait bien ressemblé à celui que j’avais en face de moi.
Certain que ce vieux est de la même race « ou tu t’enlèves, ou le taureau t’enlève » et je me souviens que pour Juan Belmonte, le suicide n’était que la suite logique d’un échec.

Je passe commande d’une petite croquette de merluza et mon voisin commande trois verres de vin rouge. Dans le sien il met de l’eau gazeuse, son copain aussi et il pousse le troisième vers moi, nature, le pire est évité. Je remercie, ils finissent leurs verres. Avec la main en arc de cercle je propose une tournée mais non, ils doivent partir d’urgence _ ils me disent pourquoi, je ne comprends rien _ certainement le repas … et puis la sieste _ le valide remet les pieds au sol et comme s’il partait à la guerre lance à la population concernée un grand VAMOS qui m’enlève tout espoir de réentendre un jour et au reste du monde il hurle ADIOS !
Je n’aurai plus qu’à chercher une pharmacie.

Je demande l’addition, la patronne m’apporte un ticket qui m’évite de faire répéter le montant, elle se penche par dessus le comptoir… je me penche aussi et, certainement pour la détruire définitivement, elle m’hurle dans l’oreille la question qui la turlupine depuis le début : d’où vient mon accent !
Tout le monde s’arrête de parler et me regarde, à la télé la souris laisse tomber sur le chat une grosse enclume, j’éclate de rire pour une raison qu’elle ne comprendra jamais et lui dit : francès ! Elle est très étonnée mais ne dis rien.
Il faudra que j’arrête de rouler les R, si ça se trouve j’ai l’accent Bulgare.

Une bulle invisible explose lorsque j’atteins la voiture. Il demeure comme un sifflement persistant dans l’oreille.
Le bruit déstabilise et le dommage collatéral se situe peut-être sur le plan psychologique.
Je souffle, mi mars il fait 26°, je lève les yeux vers un clocher mudejar tordu que je n’avais pas vu _ il semble fuir le bar, se tournant vers le désert. Tout comme les cigognes il me rappelle le pays où je suis né, pays bientôt perdu une deuxième fois suite aux radotages présents de l’histoire, je ressens de la fatigue et de la tristesse.
D’accord, la fatigue vient certainement du Cabezo del Fraile. Cependant, je ne sais pas si c’est un proverbe mais j’ai le sentiment désastreux que ça pourrait l’être : Perdu deux fois, perdu à jamais… Je mets donc une majuscule à Perdu, c’est la règle après deux points.

Pradilla de Ebro (Aragon-Ribeira alta del Ebro)

Ascension du cabezo Del Fraile (Navarre-Bardenas La Negra)

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Collier de perles

Toutes ces journées que le sommeil entrecoupe, anti chef d’orchestre qui gomme les liens entre ce jour et hier _ pour faire table rase pour demain.
Comme je ne tiens pas de journal, aucun fil ne tient les perles du temps qui passe _ et c’est mieux comme ça.

Il faut le recul des années pour déterminer une teinte, une lubie, une obsession qui apporte aussitôt sa réaction de survie sur une période donnée.
Ainsi pour donner un exemple, les paysages maritimes sont éradiqués pour trop rappeler
– la rencontre perpétuelle avec soi-même lorsqu’il y a des vagues
– la fatuité de toute action lorsqu’il n’y en a pas
– le silence de l’univers.

En haute montagne calcaire, la rencontre avec des fossiles marins montre de façon plus amusante la réalité des temps _ et dans cette réalité, on n’existe pas.
Par contre il faudra toujours redescendre, pour manger et se coucher.

Pour que les jours se suivent il faut un but, un désir dominant donnant une illusion de cohérence à l’ensemble _ je n’en ai pas trouvé.

Le monde est construit sur le plan de la guerre universelle _ quelle importance ?
Avoir pour ambition de ressentir chaque journée suffira, être disponible pour tout ce qui n’est pas contrainte satisfera notre fainéantise, mûrir sans le vouloir animera notre lucidité, renoncer à influencer les autres aidera à vieillir sans aigrir, admettre qu’esquiver la vie permettra de mieux la pratiquer comme un voyage et s’imaginer avec fierté que cette incohérence est choisie comblera notre sens créatif sans faire de peine au hasard.

Lac El Grado (Sobrarbe-Aragon)

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Medoc

C’est un pays calme et étrange
où c’est la terre qui navigue,
caramel liquide passant et repassant
devant les vignes qui coulent en pente douce
vers des ports à gabarres tournés vers tous les gosiers du monde.

Lorsqu’on n’est pas d’ici
on voit des carrelets égocentriques
ne connaissant que le bonheur.
Ils s’admirent dans l’eau
et rient de ce que les hommes les aiment plus que de raison,
plus que leurs maisons.

On voit des choses rouillées
qui s’accrochent au bastingage
tel l’amiral Beychevelle*
ivres de nuages lourds
en apercevant chateau Montrose
car ici il n’y a pas d’éléphant.

Mais ces vins immenses voyagent ailleurs
et ne sont pas pour les hommes simples,
ceux qui n’ont même pas de carrelet.
Ceux-là, selon chaque saison,
remontent de la boue des trésors de cuisine girondine
qui dégoûtent ceux qui ne sont pas d’ici.

Lorsqu’on n’est pas d’ici
on voit un phare au loin sur une ile
qui n’a jamais connu la mer,
plus loin une citadelle immense,
vierge aussi de toute attaque,
et encore plus loin une usine du même type que Fukushima.

Ne cherchez pas dans vos souvenirs,
n’utilisez que les yeux,
c’est calme et étrange,
c’est le Médoc.

Beychevelle* : le Château Beychevelle appartenait jadis à Jean-Louis Nogaret de la Valette, Grand Amiral de France et Gouverneur de Guyenne. Les navires passant devant le château devaient « baisser le voile » en signe de respect – d’où l’emblème que l’on trouve toujours sur l’étiquette.

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Architecture sans commentaire

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Des fleurs pour Algernon

Amusé par un critique littéraire, je cherche sur le web un essai de Bruno Lafourcade sur le suicide.
La pleine gaité me surprend lorsque je constate que la Fnac en a 6 neufs et 6 d’occasion.
Vous avez noté que je ne nomme pas le critique littéraire car il le cite lui-même : « Qui se souvient d’un critique, une fois qu’il n’est plus de ce monde ? ».

Je renonce finalement à l’achat car je suis très velléitaire sur mes envies et l’idée que des gens aient lu un livre pour le revendre aussitôt me gâche l’espoir que j’utilise en quantité très raisonnable.
Toutefois, je cherche quelques phrases de l’auteur. La principale raison à ceci est que je n’ai rien d’autre à faire à cet instant.
Et je trouve : « l’amour, la procréation, la famille, les ruses de la Nature pour perpétuer l’Espèce… » Et il vous donne ce conseil : « laissez ces cochonneries aux classes inférieures ! ».

Quelques jours après, au fond d’un ravin perdu des Pyrénées, je fais une rencontre inattendue en la personne d’un cricétidé dont la spécificité ne fait pas partie de mes connaissances (j’ai beaucoup trop fréquenté les villes) _ Campagnol ? Mulot ? Musaraigne ? Gerbille ?
De toutes façons, celui-ci est espagnol sans le savoir.
Heureux de cette rencontre avec un compagnon de route de l’humanité, je repense à l’auteur de l’essai sur le suicide _ je me rapproche et fixe l’animal _ pense à ses ancêtres en oubliant que ce sont aussi les miens _ et puis je me souviens d’une phrase citée par le critique littéraire : « avec le temps, les raisons de soutenir telle ou telle opinion finissent toujours par tomber dans le ridicule. Les opinions, à la rigueur, peuvent demeurer sensées : leurs raisons jamais ».

Alors, les yeux dans les yeux avec ma souris, je pense à la relativité, je pense aux éphémères qui naissent, procréent et meurent dans la même journée.
Et puis je pense à Algernon, qui a perdu la vie,
et je pense à Charlie Gordon qui a perdu son intelligence,
et à ceux qui se suicident pour ne pas subir.
Et puis je pense à Daniel Keyes, né le 9 août 1927 à Brooklyn et mort en Floride le 15 juin 2014.

Canyon d’Anisclo (Sobrarbe)

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Madone du silence

Hommage à Bernardo Soares, employé de bureau rue des Douradores

Madone, quelle façon de voir est donc la façon dont je te vois ?

Dame des heures qui passent,
Madone des eaux dormantes et des algues mortes,
Déesse tutélaire des vastes déserts,
Des paysages noirs aux rochers stériles,
garde moi de la gaîté et du bonheur.

Consolatrice de ceux-là, inconsolables,
Larmes de ceux qui ne pleurent plus,
Cymbale d’extrême-onction,
Vitrail de l’éloignement et de la solitude,
garde moi de l’espoir.

Huile sainte des heures passées à rêver,
Colombe morte dans l’ombre,
Lys se fanant à la tombée du jour,
Coffret perdu de roses flétries,
garde moi du désir de vivre.

Vierge éternelle d’avant les dieux,
Inféconde de tous les mondes,
Rendant stériles toutes les âmes,
A toi sont offerts les êtres et les jours,
garde moi d’un simple regard sur ce village perdu
et sur la faux dans le dos de son dernier habitant.

Yeba (Vallée de Vio – Sobrarbe-Aragon)

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Paradoxe du fado

Certains jours de Fado, si la chanteuse est pure, les grands vents poussent au sol nos constructions ampoulées et les assèchent jusqu’à ce que tout disparaisse.
Il ne faut pas s’affoler.
Cette musique nous dit tout de la méfiance qu’il faut avoir à l’endroit de la supériorité de la raison.
Alors on regarde à terre les traces des tourbillons : ce n’était qu’une fiction _ ce n’était que le non-sens de l’existence.
Certains, qui ne croient en rien disent par réflexe que la raison ne sert qu’à masquer ce non-sens.
Pas du tout : elle ne sert à rien.

On se dit que notre témoignage (à tous) ne sera ni lu ni entendu.
D’ailleurs nous n’existons que très peu _ c’est notre civilisation qui porte le poids de notre conformisme.
Aujourd’hui on aurait pu être papous et manger un lézard…ou maliens sur un bateau à se demander quelle est la température de cette mer, et sa profondeur.
Notre témoignage ne serait pas plus lu ou entendu _ car la chanteuse est pure.

Alors il y a ceux pour qui c’est pesant.
Ils pensent lourdement que si on ne fait rien, tout se reproduit toujours, surtout si on ne les écoute pas.
Et tout se reproduit.
Et puis il y a ceux qui sont légers.
Ils pensent avec légèreté que rien n’a d’importance puisqu’il n’y a pas de sens.
Et tout a de l’importance.

Je ne sais pas lesquels sont les plus assommants pour les autres.
J’avoue, je ne sais pas, je ne sais même pas si ça a du sens cette musique.
Là, elle n’est pas si triste et raconte l’histoire d’un vieux pêcheur,
les volcans sont éteints et la chanteuse est pure.

La Isleta del Moro (Cabo de Gata – Andalousie)

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In girum imus nocte et consumimur igni

Ceci n’est pas une critique de film.
L’évidence intellectuelle faite de clarté est rare.
Elle sera acceptée comme le choix d’une couleur dans un tableau.
Pour ceux qui aiment savoir où ils mettent leur cerveau, qu’ils aillent sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/In_girum_imus_nocte_et_consumimur_igni
Pour ma part je ne joins aucune photographie…elles sont dans le film.

Ainsi en va t-il du film de Guy DEBORD dans lequel c’est le film qui critique le spectateur.
SAINE DISTRACTION.

Voici le début du texte lu dans la voix off du film « In girum imus nocte et consumimur igni » :

« Je ne ferai dans ce film aucune concession au public.

Plusieurs excellentes raisons justifient, à mes yeux, une telle conduite ; et je vais les dire.

Tout d’abord, il est assez notoire que je n’ai nulle part fait de concessions aux idées dominantes de mon époque, ni à aucun des pouvoirs existants.

Par ailleurs, quelle que soit l’époque, rien d’important ne s’est communiqué en ménageant un public, fût-il composé des contemporains de Périclès ; et, dans le miroir glacé de l’écran, les spectateurs ne voient présentement rien qui évoque les citoyens respectables d’une démocratie.

Voilà bien l’essentiel : ce public si parfaitement privé de liberté, et qui a tout supporté, mérite moins que tout autre d’être ménagé. Les manipulateurs de la publicité, avec le cynisme traditionnel de ceux qui savent que les gens sont portés à justifier les affronts dont ils ne se vengent pas, lui annoncent aujourd’hui tranquillement que « quand on aime la vie, on va au cinéma ». Mais cette vie et ce cinéma sont également peu de choses ; et c’est par là qu’ils sont effectivement échangeables avec indifférence.

Le public de cinéma, qui n’a jamais été très bourgeois et qui n’est presque plus populaire, est désormais presque entièrement recruté dans une seule couche sociale, du reste devenue large : celle des petits agents spécialisés dans les divers emplois de ces « services » dont le système productif actuel a si impérieusement besoin : gestion, contrôle, entretien, recherche, enseignement, propagande, amusement et pseudo-critique. C’est là suffisamment dire ce qu’ils sont. Il faut compter aussi, bien sûr, dans ce public qui va encore au cinéma, la même espèce quand, plus jeune, elle n’en est qu’au stade d’un apprentissage sommaire de ces diverses tâches d’encadrement.

Au réalisme et aux accomplissements de ce fameux système, on peut déjà connaître les capacités personnelles des exécutants qu’il a formés. Et en effet ceux-ci se trompent sur tout, et ne peuvent que déraisonner sur des mensonges. Ce sont des salariés pauvres qui se croient des propriétaires, des ignorants mystifiés qui se croient instruits, et des morts qui croient voter.

Comme le mode de production moderne les a durement traités ! De progrès en promotions, ils ont perdu le peu qu’ils avaient, et gagné ce dont personne ne voulait. Ils collectionnent les misères et les humiliations de tous les systèmes d’exploitation du passé ; ils n’en ignorent que la révolte. Ils ressemblent beaucoup aux esclaves, parce qu’ils sont parqués en masse, et à l’étroit, dans de mauvaises bâtisses malsaines et lugubres ; mal nourris d’une alimentation polluée et sans goût ; mal soignés dans leurs maladies toujours renouvelées ; continuellement et mesquinement surveillés ; entretenus dans l’analphabétisme modernisé et les superstitions spectaculaires qui correspondent aux intérêts de leurs maîtres. Ils sont transplantés loin de leurs provinces ou de leurs quartiers, dans un paysage nouveau et hostile, suivant les convenances concentrationnaires de l’industrie présente. Ils ne sont que des chiffres dans des graphiques que dressent des imbéciles.

Ils meurent par séries sur les routes, à chaque épidémie de grippe, à chaque vague de chaleur, à chaque erreur de ceux qui falsifient leurs aliments, à chaque innovation technique profitable aux multiples entrepreneurs d’un décor dont ils essuient les plâtres. Leurs éprouvantes conditions d’existence entraînent leur dégénérescence physique, intellectuelle, mentale. On leur parle toujours comme à des enfants obéissants, à qui il suffit de dire : « il faut », et ils veulent bien le croire. Mais surtout on les traite comme des enfants stupides, devant qui bafouillent et délirent des dizaines de spécialisations paternalistes, improvisées de la veille, leur faisant admettre n’importe quoi en le leur disant n’importe comment ; et aussi bien le contraire le lendemain.

Séparés entre eux par la perte générale de tout langage adéquat aux faits, perte qui leur interdit le moindre dialogue ; séparés par leur incessante concurrence, toujours pressée par le fouet, dans la consommation ostentatoire du néant, et donc séparés par l’envie la moins fondée et la moins capable de trouver quelque satisfaction, ils sont même séparés de leur propres enfants, naguère encore la seule propriété de ceux qui n’ont rien. On leur enlève, en bas âge, le contrôle de ces enfants, déjà leurs rivaux, qui n’écoutent plus du tout les opinions informes de leurs parents, et sourient de leur échec flagrant ; méprisent non sans raison leur origine, et se sentent bien davantage les fils du spectacle régnant que de ceux de ses domestiques qui les ont par hasard engendrés : ils se rêvent les métis de ces nègres-là. Derrière la façade du ravissement simulé, dans ces couples comme entre eux et leur progéniture, on n’échange que des regards de haine. »

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Sensations d’été

IMOUZER DU KANDAR – Histoire 43

15h … La sieste. Je dors encore car il fait trop chaud pour vivre.
Songe incorporel dans une torpeur pas tout à fait lucide mais pleine de bonheur par l’oubli du temps qui passe et la facile flottaison des songes.
Le vent miracle, plein d’ombres et de confusions frémissantes, s’amuse avec le velours rouge des tentures en apportant le vrai plaisir du Sud…avoir le temps d’attendre.
Je sais que tout est là dehors à m’attendre dans l’infini des siècles _ alors, inutilement je pense à la fraîcheur du dallage marocain lorsque mes pieds l’apprécieront furtivement _ plus tard _ nostalgie d’humidité _ illusion d’un manque alors qu’il ne manque rien.
Croisée des chemins _ Rêver et se perdre en imaginant le palmier dans la cour _ y a t-il vraiment quelque-chose de réel sur lequel ouvrir un large regard ?
Et puis la douceur de la certitude que rien ne vaut la peine, que tout n’est que lent crépuscule, tout cela se confond avec le fait que nous ne possédons rien.

Tout bascule subitement et avant que le réveil ne prenne totalement le dessus je fais un violent effort _ pourquoi faut-il que je m’en aperçoive sans le désirer ? _ l’effort de me souvenir de cet instant _ me souvenir que l’on peut être heureux alors que l’avenir s’est effacé dans le sommeil _ cadeau maternel consenti sans raison.

TANNER - Dans la ville blanche

TANNER – Dans la ville blanche


Aït Benhaddou (Maroc)

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Sciences et vide

Décontracté je roule à 90 kilomètres à l’heure sur une route rectiligne des landes de Gascogne qui aurait ému l’énigmatique Pythagore et lui aurait fait toucher du doigt la démonstration de l’infini et laisser tomber la transmigration des âmes.
Les insectes s’écrasent sur le pare-brise à la juste proportion de leur propre vitesse, de leur capacité de résistance à l’impact qui est presque négligeable et de leur poids tout aussi négligeable mais toutefois suffisant pour s’écraser.
Parfois, la beauté de l’exception, juste un bruit et pas de trace, fait que je m’interroge.
L’année prochaine selon l’impact des statistiques sur la cafetière de nos hommes politiques, je ne roulerai plus qu’à 80 kms/h.
Ainsi tous les calculs seront à refaire.
ET ALORS ?

Je suis bouleversé en apprenant que JE ou MOI enfin MON CORPS QUE J’HABITE, contient deux ou trois kilogrammes d’un cocktail de bactéries qui, profitant d’une expérience de la vie et de la chimie autrement plus ancienne que la notre, se permettent non seulement de nous utiliser comme gite et comme couvert mais aussi d’influencer notre cerveau en lui faisant ou pas prendre des risques.
Vous avez bien compris : dès que je suis distrait…elles lui parlent.
Il y aurait en nous plus de cellules microbiennes que de cellules humaines (mammifères). Ceci est le point de vue d’un scientifique maladivement égocentrique. La vérité c’est qu’il y en a plus que d’étoiles dans l’univers.
ET ALORS ?

France Culture dans la voiture : « L’univers est né il y a 13,6 milliards d’années et à cause de cette satanée expansion qui accélère (Big bang sans retour à l’envoyeur) on peut évaluer à 46 milliards d’années ses limites…sans aucune preuve, des limites il n’y en a peut-être pas.
Ceci Mesdames et Messieurs veut simplement dire que si on avait un télescope qui pouvait voir à l’infini, on ne pourrait voir de notre univers que 13,6 milliards d’années car la lumière des 32,4 milliards d’années restantes ne nous parviendra pas. ».
Moins décontracté car il fait nuit j’évite par pur réflexe un camion sans lumière …
ET ALORS ?

Il faut se reprendre et être concrets, nous n’avons plus de colonies, les femmes votent…
On pourrait immatriculer les rapaces qui savent tellement tout ce qu’ils ont besoin de savoir que c’en est humiliant pour nous !
Justement en voici un… Et zut…c’est déjà fait _ on dirait un vautour fauve.
ET ALORS ?

Foz de Lumbier (Aragon)

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Polygone de l’exil

Au col du Portalet, après la frontière,
renait la rivière Gallego qui part indéfiniment vers le Sud
à la découverte de son royaume libre et beau,
dont l’identité et l’évidente fraternité
de tous temps lui étaient promises.

Et cette obsession de la rivière
à creuser et à remplir son territoire,
je la perçois plus comme une détermination
à serrer de près une idée jusqu’à sa conclusion logique.

L’oisiveté me fais poursuivre cette idée le long de la route motivée par le cours d’eau,
fonds turquoises et virages amusés.
Après 120 kms le Gallego passe devant un village éclatant
que l’on regarde à peine tellement il est dominé par d’extravagantes et gigantesques concrétions rouges.

De plus près j’observe des rejets blancs qui sortent des failles des poudingues.
Bien sûr ! Cette rivière est une artiste.
Des vautours fauves habitent les lieux et je devine leurs pensées simples alors qu’ils tournoient au dessus de toute la région.
Ils comparent ce qu’ils voient en bas avec des images qu’ils ont dans le cerveau : « ça se mange ou ça ne se mange pas ».
Ainsi voila la volonté du Gallego,
de l’eau sur la terre sèche et dure, pour le royaume de ceux qui ne possèdent rien et ne servent personne.

Aujourd’hui j’ai l’âme d’une ville orientale,
les animaux sont de foire et les tapis moelleux,
et je prends conscience de ne pas être un sujet
mais un objet de cette histoire.

La réalité me montre la route
qui continue vers le néant,
comme une barque partie à la dérive
reconnaitrai-je mon royaume si je le traversai ?
Tout belvédère pourtant me donnera comme une espérance.

Pourtant il est inutile d’observer une autre rive.
Les eaux coulent, éternelles et silencieuses,
juste un mouvement touché par la grâce.

Et la nostalgie de ce qui est perdu à jamais
fait considérer tous ces territoires étrangers
par les angles du merveilleux et de la découverte,
figure géométrique de la plus grande des possessions.

Mallos de Riglos (Aragon)


Mallos de Riglos (Aragon)

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Excuses affectueuses

Nous serons absents à votre mariage situé sur un continent passablement éloigné.
Inutile de le regretter
ou de s’en féliciter,
ce n’est qu’un fait.

Ceci ne nous empêchera pas de penser à vous en tant que créatures individuelles et/ou unies.
A ce sujet précisément (Attention cette phrase va être très longue) , et je ne sais si quelques individus espiègles triés sur le volet monteront sur l’estrade du château de Québec avec un petit papier tissé de tradition, mais voici mon idée (la mienne … mon épouse se bronze sur la terrasse et on n’interrompt pas un instant de bonheur pour lâcher des excuses) … idée disais-je à laquelle vous avez échappé par mon absence (un mariage qui commence par cette chance ne peut qu’être heureux) :
Puisque tout se répond, et qu’en l’occurrence rien n’existerait sans elle, il faut rendre hommage à la Suisse ce pays de la hauteur et à Genève en particulier où vous vous connûtes et où est né le grand Henri-Frédéric AMIEL dont vous pourrez voir le manuscrit de sa vie (journal intime de 17.000 pages) à la bibliothèque de Genève.

Il écrivit : « Revois deux fois pour voir juste ; ne vois qu’une fois pour voir beau. »
Comment donc choisir ?

Je n’ai aucun conseil à vous donner (il y a beaucoup de mépris de l’autre dans tout conseil).
Toutefois vous pouvez concevoir de ma part un esprit fallacieux dans le fait de choisir cette phrase au sein de 17.000 pages.
AUCUNEMENT ! La facilité, le hasard et la futilité fait partie de nous tous et personnellement … j’en suis fier.

Pour faire bref et clair, voici comment je le prendrais (sacré Henri-Frédéric quand-même !) :
Mieux vaut voir une chose TOUJOURS pour la première fois que la connaître.
Parce que connaître c’est comme n’avoir jamais vu pour la première fois.
Et n’avoir jamais vu pour la première fois c’est ne savoir que par ouï-dire, même si « ouï-dire », c’est soi-même.

Je vous pose donc la question : comment envisager de vivre au quotidien avec une personne que l’on ne connait que par ouï-dire ???

Et en plus les gens changent … vous voyez le problème ?

Grosses bises

Lac Léman

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Cycle de l’eau (3/3) : le bien de tous

Au jeu comme à la guerre, il y en a qui gagnent,
certains qui font match nul,
et puis d’autres qui perdent.

En Aragon, la règle est plus simple :
si vous avez la chance d’être en haut,
vous regardez en bas ceux qui sont expulsés pour le bien de personne
ou engloutis pour le bien de tous.

Le lac est en basses eaux en cet automne avancé.
Le pont submergé de l’ancienne route a la même couleur de vase
que les murs du village englouti de Mediano.
On marche sur le haut fond du lac,
là où autrefois les enfants couraient.

Plus loin l’eau est turquoise
et telle Excalibur, le clocher de l’ancienne église respire le silence régnant
et observe les montagnes alentour qu’il faisait autrefois vibrer.

Il est facile de trouver cela très beau,
mais l’émotion, elle, est souveraine et très complexe.

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Cycle de l’eau (2/3) : Yesa No

Ici les touristes sont interloqués par des bizarreries de toutes sortes.
Particulièrement les anglo-saxons qui observent partout d’étranges graffitis : « YESA NO ».
Car ils aiment la clarté les anglo-saxons…C’est YES ou c’est NO ?
Mais vous êtes dans la vallée de Las Cinco Villas Altas
les 5 villages autour du lac YESA et ici le temps s’est arrêté,
comme ces travaux d’un pont gigantesque,
comme ce village de Ruesta, abandonné à cause d’un futur barrage, puis la Sté Hydraulique le cède à un organisme Aragonais qui y installe une auberge et un camping.
L’extraordinaire route défoncée qui y mène traverse un paysage lunaire et longe des excavations monstrueuses et laissées pour compte.

Ici on comprend que la bataille de l’eau a commencé en Europe.

A Ruesta, détruit et grillagé, il y a un mur peint par un poète.
On le lit, un arc en ciel passe au dessus du village
et on reprend la route vers Sos del Rey Catolico.

« Une vallée de l’aragon contre le mur
et un peloton d’excavateurs dans les fossés !
dans les fossés !
ils ont inondé les fossés,
et ont volé dans des comètes,
ses âmes, à la lumière
comme souffles de cire,
fondues contre le soleil
ils sont tombés
si, ils sont tombés sont tombés,
pas silencieux
les murs, eux, ne sont pas tombés
ils parlent toujours
cinq villes contre le mur
et si les murs ne parlaient pas ? »

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Cycle de l’eau (1/3) : Flamingos

« Parfois j’aimerai être fou et ne plus rien sentir,
Car être fou protège de la douleur,
Cette douleur qui ne connait pas de fin.
La mort a approché ma couche
Mais elle a refusé de me prendre,
Car mon destin était inachevé;
J’ai pleuré sur son départ.
Je vis dans un monde sans espoir,
Nul besoin de m’enterrer
Car je suis enterré vivant
. »

Lorsque j’ai visité le village martyr de Janovas en Aragon,
je me suis souvenu de ce texte Flamenco qui finalement décrit bien l’âme espagnole.
Un paysage magnifique,
des maisons dynamitées dont quelques murs se tiennent droits et raides
comme ces danseurs de Flamenco, comme ces Flamingos* qui dorment sur une jambe.

Un passant distrait pourrait penser à Guernica et croire qu’il s’agit de restes de la guerre civile,
un touriste informé pourrait penser à la tragédie Grecque devant tant de fatalité.
Non, toujours réinventés, il ne s’agit que de bêtise, d’incompétence et de mépris.

Flamingos * : Flamands roses
ICI, VOIR TOUTES LES PHOTOS.
EXPLICATIONS : Janovas est connu comme un « village fantôme ». De ce village autrefois prospère du Haut-Aragon il ne reste plus que des maisons en ruine et ce que les pillards ont bien voulu laisser. C’est l’aboutissement d’un projet pharaonique qui n’a jamais vu le jour. En 1917, la construction d’un gigantesque barrage de 100 m de hauteur est décidée. Cet ouvrage devait engloutir 1030 ha d’une terre particulièrement fertile. En 1945, en plein franquisme, la concession d’exploitation est donnée à une société de production d’électricité qui n’a jamais fait les moindres travaux. 58 familles furent expulsées par des procédés mafieux (intimidation, destruction de récoltes). Le barrage ne s’est jamais fait mais le projet est réapparu régulièrement en 1972 et 1982 et encore récemment. Aujourd’hui le projet semble avoir été définitivement écarté, une fête a célébré cette décision les 28, 29 et 30 avril.

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La foi

IMOUZER DU KANDAR – Histoire 42

Par une de ces décisions incongrues auxquelles on s’abandonne régulièrement dans notre vie, j’ai décidé de faire un petit voyage à Madrid.
Je fais venir mon taxi préféré de Fès pour qu’il vienne me chercher à Imouzer du Kandar et m’emmène à l’aéroport.
Je monte dans la Mercedes sans âge (voir ici) et m’abandonne aux informations du chauffeur concernant les aléas de l’existence :
– Espérons qu’il n’y aura pas trop de camions à doubler et qu’on ne rate pas le départ de l’avion « bi iznillah » (si Dieu le permet).
– Les travaux sur la route de l’aéroport sont certainement terminés « inch’Allah » (si Dieu le veut).
– Je crois qu’il ne fera pas trop chaud à Madrid, mais avec du soleil pour toi… « alhamdulillah » (grâce à Dieu).
Des virages, des virages, et ce paysage magnifique.
J’ouvre la fenêtre car nous avons quitté la fraicheur d’Imouzer et approchons du four de la plaine de Fès. Il y a aussi la légère angoisse d’approcher une grande ville avec pour but une plus grande encore _ et pour frisson, l’intérêt tout relatif de s’éloigner du Kandar.

Dans l’avion, le steward nous assure sans poésie que grâce à la qualité du commandant et des hôtesses le voyage passera en un éclair et que profitant des vents porteurs nous arriverons 10 minutes en avance.

J’avais oublié cette foi là.

FES Bab Boujeloud (La porte bleue)

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Rien que pour nous

Bénis soient ces brefs instants.
Bénies sont ces ombres minuscules.
Intenses ces impressions infimes.
Beauté que cette épine qui a attrapé une soie végétale.
Rêve étonnant que cette hésitation en sortant de chez moi.
Délicieuse bataille que de tourner à droite ou à gauche.
Tous ces pixels qui se gravent en nous sans mérite,
ces sensations qui font un film où l’on nous voit
et qui disparaitront dans le mystère avec nous.
Quel étonnement que d’avoir les pieds au sol.
Bénis soient ces brefs instants.

Bordeaux – Place Fernand Lafargue – Statue monumentale de JAUME PLENSA

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Sueur à Kalâa Kabira

Imouzer du Kandar (Histoire 41)

Souvent il fait trop chaud dans ce bas quartier d’Imouzer où le probable, jeté, fait découvrir ce qu’ailleurs on ne découvre pas.
Alors je foule les pavés, salue trois enfants qui se moquent de moi et écrase les marches d’un pas mécanique, avec pour cible un banc, tout là haut à Kalâa Kabira (*) où les vents apportent la fraîcheur des lacs et des forêts du Kandar.
Et c’est cette mécanique des pas, souvent vide de sens, qui me montre aujourd’hui ce que nous sommes parfois _ ce que certains sont _ ce que nous sommes peut-être.

Et la sueur coule pour atteindre ce banc des rêveries.
Pendant la montée je pense à ceux qui s’attribuent une étonnante gloire, être toujours identique à soi-même, avoir des opinions fixes et reconnues.

Pourtant, tout spectateur attentif de lui-même découvre les lois régissant l’association des idées.
Avec la fatigue de l’ascension, la sueur qui coule me rappelle ce qu’est la vie, toujours liquide et changeante, en attendant le suave de la fraîcheur qui me montrera un autre point de vue.
Comme dégoûté de découvrir la fin d’un film à son début, je décide d’en chercher une autre qui aura comme qualité à mes yeux de ne pas devenir une chose matérielle et extérieure, notre pensée n’étant pas un fait immuable et inhumain.
* Kalâa Kabira signifie « grande forteresse »

Moulay-Idriss – Montée vers la grande terrasse

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Saison sèche

IMOUZER DU KANDAR _ Histoire 40.

Beaucoup de bruit ce soir dans la petite cour de Kader en bas d’Imouzer, mais le thé ne sera pas gâché car les cinq touristes en transit sont forts sympatiques.
Ils vont rejoindre un séminaire « Le désert dans la richesse de sa simplicité ».
Kader ne peut s’arrêter de rire _ je ne l’ai jamais vu comme ça.

Avec une émotion toute personnelle je leur dis : « Demain vous passerez par le tunnel du légionnaire puis par les montagnes rouges et les gorges du Ziz. Et ensuite … ».
Kader me coupe en essuyant une larme : « Alors, vous allez oublier la civilisation pour vous souvenir que vous existez ? ».

S’ensuit une conversation sur les crises écologique, économique, sociale, professionnelle, relationnelle,…
Kader est mort de rire _ je ne l’ai jamais vu comme ça : « Donc c’est vous les patrons… et en rentrant vous allez tout changer ? ».

Je suis rassuré, Kader a toujours mauvais caractère.

Le lendemain matin, seul dans la cour, je pense au désert avec fascination
et à ceux qui y habitent avec beaucoup d’amusement.
Là-bas ils savent que la pluie ne tombe pas du ciel.

Merzouga (Maroc)

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Etre du Sud

En ces jours où le soleil est rare
et où chaque sensation semble subie par un autre,
chacune de ses apparitions
rappelle à ceux du Sud ce qu’est la beauté :
une colline dont les maisons blanches et cubiques
chevauchent des rues tortueuses jusqu’à la mer.

Ainsi, sous le soleil,
chaque vallée nous rappelle Mare Nostrum,
chaque village fait souvenir à Alcala del Jucar,
chaque colline devient belle et toute pierre rend magique un ruisseau.

Rien d’autre dans la vie,
un peu de soleil
un peu de brise
quelque arbres dans le lointain,
l’envie absurde d’être heureux,
la vérité devenue inutile.
Rien d’autre…

Agua Amarga (Cabo de Gata – Andalousie)

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Fantasme de l’ange photographe

Vision illusoire ou situation imaginaire serait la définition du fantasme.

Pauvre photographe qui disparait derrière la précision de son appareil de prise de vue !

Pourtant, malédiction irréfutable : même à la prise de vue le fantasme est possible, sinon préparé ou insignifiant.

Mais le bonheur est bien là, car regarder, voila qui vaut la peine de vivre.

Le fantasme absolu serait alors une simple soustraction : ne pas vivre.

Regarder sans vivre ! Regarder sans la mélancolie de voir passer les jours ! Rien d’autre !
Quelle extase ce serait…

Volcan d’Auvergne – Déjeuner japonais avec vue

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1ère dizaine d’Albert

– A quoi bon nous leurrer ? Nous deviendrons atroces.

– En vérité nous sommes tous les conformistes de nos lendemains.

– La mutation de l’homme n’est qu’une chimère car la rançon de nos vertus n’aura jamais été que l’holocauste.

– L’Enfer, loin d’être le néant, est la présence.

– Nos poulets et nos porcs sont mieux nourris que la moitié des enfants de la Terre, imaginez que l’on remédiât à ce scandale et ce n’est là qu’un paradoxe parmi douze ou quinze.

– La spontanéité n’existe plus en France, la France n’a plus de génie et c’est le pays le plus calculant du monde, où l’on se trompe quelquefois pour l’amour du système. A force de tout calculer, on perd ses raisons d’être, ce détail échappait à la sagacité de nos machines, il n’entrait pas dans leurs prévisions.

– L’homme est le bien de beaucoup le moins précieux, c’est un insecte privé d’ailes et qui sent mauvais, en souillant l’air, le sol et l’onde, un grand savant l’appelle le cancer de l’oecumène, l’humanité s’étend sur notre globe à la façon des maladies incurables et lorsqu’on guérira toutes les maladies, l’humanité les remplacera toutes, à raison de son existence même, une existence polluante et pullulente

– A quoi bon voyager ? [. .. ] Nous verrons en tout lieu la contrefaçon de l’Europe, les monuments aux morts, l’adoration plus ou moins perpétuelle du drapeau, les foules qui se donnent en spectacle et qui défilent devant elles-mêmes, le labyrinthe des bureaux emplis de bureaucrates soucieux de compliquer la vie pour légitimer leur présence, nous verrons en tout lieu des hommes avortés, moins hommes que nos singes, Européens de pacotille et qui nous dégoûteront de nous-mêmes. A quoi bon voyager ?.

– De quoi sert l’information ? elle n’informe point, elle endoctrine et depuis que l’erreur existe, jamais l’erreur ne trouve d’armes aussi providentielles.

– Le but de l’éducation quel serait-il ? De rendre clairvoyants ceux qu’on défriche ou de les automatiser selon certaines lignes, de préférence à d’autres ? Hélas ! il n’est pas besoin de répondre et cela fait trembler pour l’avenir de notre espèce. Avec les moyens, qui sont dans le monde, la clairvoyance seule est en possession de nous sauver. L’on m’objectera que les hommes, rendus clairvoyants, seraient ingouvernables. .. et comment le savoir, puisque jamais ils ne le furent ?

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Le Bréviaire du Chaos

Les villes, que nous habitons, sont les écoles de la mort, parce qu’elles sont inhumaines.
Chacune est devenue le carrefour de la rumeur et du relent, chacune devenant un chaos d’édifices, où nous nous entassons par millions, en perdant nos raisons de vivre.

Malheureux sans remède nous nous sentons bon gré mal gré engagés le long du labyrinthe de l’absurde et nous n’en sortirons que morts, car notre destinée est de multiplier toujours, à seule fin de périr innombrables.

A chaque tour de roue, les villes, que nous habitons, avancent insensiblement l’une au devant de l’autre, en aspirant à se confondre, c’est une marche au chaos absolu, dans la rumeur et le relent. A chaque tour de roue, le prix des terrains monte et dans le labyrinthe engloutissant l’espace libre, le revenu du placement élève, au jour le jour, un cent de murs.

Car il est nécessaire que l’argent travaille et que les villes, que nous habitons, avancent, il est encore légitime qu’à chaque génération, leurs maisons doublent d’altitude et l’eau vînt
elle à leur manquer un jour sur deux. Les bâtisseurs n’aspirent qu’à se soustraire à la destinée, qu’ils nous préparent, en allant vivre à la campagne.

 

Albert CARACO – (1919-1972), écrivain et philosophe français.
Bréviaire du chaos (PDF)

Bx Caserne NIEL – Disparition des grands singes

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Admettons les différences

Nous avons tous nos petites particularités … je ne parle ici que des hommes ne me permettant aucun descriptif pour ces dames.
Toutefois, dans un cas comme dans l’autre, acceptons nos différences.

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Périgord

Au vert vous roulez,
à l’orange vous tournez à droite,
au jaune vous ralentissez,
au blanc vous vous arrêtez…
et puis montez.

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Poussières d’étoiles

Le véritable désert, c’est l’univers et non pas NOTRE univers.
Sur Terre, les déserts nous font comprendre ce qu’est l’univers.
Au Chili, au Maroc, au Rwanda et ailleurs des centaines de milliers de personnes ont disparu dans les déserts de nos mémoires.

Si je lis ces trois phrases dans ce sens, je comprends mieux ce que nous sommes.
Si je les lis à l’envers, c’est encore plus effrayant mais finalement plus juste.

Le bout d’os d’un martyr dans le désert d’Atacama, un mégalithe, la matière simple de l’univers.

A CORUNA (Galice)

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L’étranger

Ane du Moyen Atlas


Mais finalement qu’est-ce que je fais là _ à marcher sur cette montagne ?
C’est à droite ou à gauche ?
Ici je suis déjà passé _ allons voir par là.
Mais finalement qu’est-ce que je fais là ?

D’abord, je crois que je voulais être étranger.

Oui … Etranger.
Parce qu’on doit être étranger pour être non impliqué.
Non impliqué pour être vraiment neutre.
Neutre pour être juste.
Juste pour accepter d’être ignorant.
Ignorant pour écouter et voir avec avidité.

Etranger pour être libre.
Mais ça c’est pour Imouzer.

Le Kandar c’est autre chose.
Chaque pas est un mot _ chaque marche un verset.
Cette nature doit être lue comme les saintes écritures devraient être lues,
c’est à dire comme elles ne le sont jamais.

Chaque pas un mot.
Chaque découverte une question.
Chaque réponse un bonheur.
Et puis l’espoir de rester étranger à tout ça, éternellement.

Chefchaouen (Rif)

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C’était écrit.

Imouzer est écrite sous l’ombre du Kandar, montagne où la vie est dure et la promenade magnifique.
Les habitants ne cherchent pas trop pourquoi les choses arrivent.
Ils ont appris des arabes que notre intelligence ne sert pas à expliquer le monde.
Alors pourquoi chercher pourquoi ceci ou pourquoi cela ?

C’ETAIT ECRIT.

Attention ! Ce qui est écrit ne désigne que ce qui arrive de bien ou de mal.
Pour le reste la liberté est totale _ le pardon absolu _ les regrets inutiles _ l’introspection navrante.

C’ETAIT ECRIT.

Ils l’ont appris des arabes et ils me l’ont appris.
Ils m’ont appris :
– à ajourner.
– à rire d’une chance qui s’ouvre.
– à rire d’une chance qui se ferme.

Bon sang ! Comment cela a t-il été possible ?
Certainement … C’ETAIT ECRIT !

Et comme toujours, je prends la piste du Kandar alors qu’eux ne la prennent jamais.
Une fois seul je pense à eux _ heureux d’une réussite, amusés d’un échec.
Alors je me rends compte qu’il ont échoué à m’apprendre.
Pour moi ce n’était pas écrit … j’ai seulement laissé passer le temps et ses occasions.

Par une déviation étrange, ici, la vie ne dérange plus la contemplation.
Cela suffit-il d’attendre ? Est-ce suffisant ?

Lac Idriss 1er

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La tentation nihiliste

Bonjour Monsieur Jaccard,

je viens de lire sur votre blog votre sentiment fait de déception, de doute et de fierté concernant votre livre « La tentation nihiliste ».
Auriez-vous dû l’écrire _ est-il bien écrit _ aucune relation entre votre « don » nihiliste et votre vie ?

http://www.rolandjaccard.com/blog/?p=2392

Je l’ai lu.
Je pourrai même vous décrire la banquette sur laquelle cela s’est passé _ et vous faire partager ma difficile concentration en cette cour cernée de fleurs. Non pas que la lecture fut difficile ou contraignante _ non, c’est tout simplement cette cour avec le Kandar qui la regarde _ simplement cette montagne qui est et par là qui nous rabaisse le caquet.
Heureusement votre livre parle de tous ces gens qu’on a appelés nihilistes et sa lecture peut être reprise et reprise entre l’appel d’un rossignol voisin (toujours prioritaire), une corne de gazelle avec mon thé vert (délicieuse habitude au soleil couchant) ou l’endormissement induit par le clapotement des babouches (multitude imposée qui passe de l’autre côté du mur).

On peut lire les grands auteurs, chacun apportant sa structure, mais il faut aussi que quelqu’un les montre tous ensemble, chacun avec son style mais surtout son caractère propre.
Par exemple si vous me dites que le monde est triste, je me poserai toujours la question suivante : « Quelle mouche l’a donc piqué et où l’a t-elle piqué ? ».

Mais revenons à l’intérêt de votre ouvrage : Il m’a apporté beaucoup d’anecdotes rassurantes, ceux qui ont le génie des mots sont irremplaçables et c’est tellement bon, ici à Imouzer du Kandar, de lire un livre qui parle d’un tas de gens, et surtout : de gens d’accord avec moi.
Parmi les grandes anecdotes de ce livre, ma préférée est sans doute celle de SCHNITZLER : « Que nous soyons amenés à nier l’existence de dieu … voilà qui devrait nous inciter à une certaine réserve … ».

Oui, merci Monsieur Jaccard, c’est toujours un plaisir de ne pas se savoir seul, même sur un sujet aussi futile que le sens de notre existence.

En lisant votre blog, je constate que nos lectures furent parallèles.
C’est bien là la raison de ce message : Vous persuader que des gens « normaux » rient aussi du mystère.

Je n’écris pas de livres, mon temps s’écoule en longues parties de pétanque, en photographiant des effets quantiques à la plage ou ailleurs, ce qu’on appelle la réalité quoi _ et puis je rêve aussi beaucoup.
Vous avez écrit ce livre, je l’ai lu en entier en en soulignant des tas de choses.

Pour vous remercier et vous rassurer, je m’empresse donc de vous confirmer la drôlerie de la vie :

– Découverte du Zarathoustra à 17 ans alors que j’étais au chevet d’une copine allemande malade dont j’étais amoureux.
Ainsi, au pied de son lit, les pages tournaient et j’oubliais la malade tandis que ma fièvre amoureuse devenait fièvre poétique.
Le lendemain matin, après une nuit à lire pour moi et de repos pour elle, je lui fit part de mon émerveillement sur le bouquin de son compatriote. Elle me dit « tu aimes ?… Mais … c’est un Nihiliste !!! ».
Le ton qu’elle prit pour décrire cette race d’écrivains, je ne le compris que plus tard, mais le charme Franco/Allemand était rompu, c’est le livre que je gardai.

– Passé à l’épaisseur d’une porte de connaître CIORAN.
Jeunes des années 70, un collègue Roumain du nom de Sturdja si je me souviens bien, me propose de me présenter Cioran, ami de sa famille.
J’accepte en tremblant, ma peur était aussi forte que mes rires lorsque je le lisais.
Sturdja sonne, le viel homme n’ouvre pas, Sturdja insiste, Cioran : NON NON NON je ne veux voir personne.
Sturdja me regardant : une autre fois peut-être ?

– J’avoue : je n’y croyais plus.
Sachez que la chance m’a encore souri il y a quelques années en me délivrant un plaisir énorme.
A la FNAC un gros livre bleu sortait de la grisaille comme un néon de bar lorsque l’on a très soif.
Les autres livres sur les rayons deviennent invisibles, je tends donc le bras légèrement désabusé, craignant du commerce du papier une déception supplémentaire, ouvrait le livre en son milieu, et aussitôt, compris que je ne craindrai qu’une chose de ce livre : c’est de le finir.
Pessoa venait de rejoindre ses amis sur mes étagères.

Je ne sais si vous en avez déjà parlé.

Voila ! Votre livre m’a plu _ maintenant les choses sérieuses _ je chausse mes grosses chaussures _ le Kandar m’attend _ les ombres profondes des choses.

Cordialement

Les ombres profondes des choses

Les ombres profondes des choses

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Paisaje andaluz

Cette galerie contient 2 photos.

On peut vivre en considérant que tout n’est que paysage, le monde, soi-même, la concierge, une idée… et les corps, paysages communs mais différents lorsqu’ils sont partagés, solitude peuplée lorsque c’est le sien, avec son rapport au temps si particulier … Continuer la lecture

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Dilution dans le désert

Appeler à soi le caprice,
fermer la chambre à Imouzer,
partir tôt avec le soleil à gauche,
marcher vers les gorges rouges sans se retourner sur le Kandar,
laisser là tous les rêves,
ceux d’Imouzer qui décrivent tout,
et puis ceux d’avant qui décrivaient Imouzer.

Marcher vers le Sud et ne s’arrêter que par la sensation du désert.

Que transmettre lorsque l’on est soi-même chaotique ?
Que décrire, sinon le chaos lui-même ?
Mais décrire fige et glace et le chaos disparaît sous le verbe irréel.

Pourquoi se traîner jusqu’ici ?
Dans ce désert particulier qui étale ses cailloux noirs comme d’autres aspergent la planète de grains de sable.
Toute cette platitude _ cette formidable et salvatrice absence de poésie _ les jours sont chauds _ les nuits sont glacées.

Vous versez une goutte de parfum dans un litre d’eau _ vous prenez une goutte de ce litre et la versez dans un autre litre _ vous répétez l’opération 10.000 fois,
si vous êtes fier de faire partie d’Homo-Sapiens vous continuez l’opération 10.000 fois de plus …
ensuite vous venez dans ce désert _ vous regardez le cosmos par cette nuit étoilée comme toutes les autres nuits dans ce désert,
et vous comparez distraitement les traces de parfum dans la dernière bouteille avec les possibilités d’existence de la pensée dans l’univers.

Beaucoup de scientifiques ne croient pas en l’homéopathie.
Doit-on croire à la pensée dans l’univers ?
Devant tant de cailloux noirs, peut-on croire à la pensée ?
Notre volonté _ notre pouvoir d’analyse _ nos décisions,
nos choix _ nos affinités _ nos visions…
Nous empilons les interprétations dans un équilibre instable.

Si au moins cela était la dilution de quelque chose qui a été immense chez nos lointains ancêtres,
comme une immense fatigue,
mais c’est tout le contraire,
nous déléguons la pensée à nos civilisations
et seule nous est restée la peur de la réalité,
la réalité qui nous hurle que dans le temps et l’espace,
la pensée n’existe pas.

Est de Merzouga

Est de Merzouga

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KAOS – Entretien avec la mère

C’est l’histoire d’un type qui écrit l’histoire : Giuseppe GARIBALDI.
STEFANO, le père de Luigi Pirandello, combat avec lui pour l’unité italienne.
GARIBALDI meurt et peu après, à vingt ans, Luigi PIRANDELLO quitte sa Sicile pour devenir écrivain à Rome.
Sa femme atteinte de folie, il sombra dans le travail. Il dit à son traducteur français :
« Vous désirez quelques notes biographiques sur moi et je me trouve extrêmement embarrassé pour vous les fournir;
cela, mon cher ami, pour la simple raison que j’ai oublié de vivre, oublié au point de ne pouvoir rien dire,
mais exactement rien, sur ma vie, si ce n’est peut-être que je ne la vis pas, mais que je l’écris. ».

C’est aussi l’histoire des deux frères TAVIANI, un très bavard et l’autre très silencieux.
Les deux sont très émus en lisant les nouvelles de PIRANDELLO.
Alors ils décident de raconter dans un film plusieurs de ses contes Siciliens.
Ils décident d’adapter le plus beau en y faisant enfin vivre PIRANDELLO lui-même,
il redécouvre sa maison familiale, il parle à sa mère morte,
par la fenêtre il regarde une tartane en mer…

et pense à cette histoire que lui a raconté sa mère
qui a dû fuir la guerre sur une bateau à travers les iles :
« Luigi – je t’ai raconté notre fuite lorsque j’étais enfant,
mais peut-être ne te souviens-tu pas de l’ile de pierre ponce.
Pour la première fois j’allais vers l’inconnu,
faute de vent la tartane baissa sa voile rouge et fit halte sur une ile toute blanche… »

Alors la mère morte, dans la mémoire du fils, raconte à Luigi le plus beau jour de sa vie.

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IMOUZER DU KANDAR – HISTOIRE 35

Je ne vous dis que ça : il y a foule ce soir chez Kader.
Son nouveau grand écran ultra plat s’allume alors que le ciel rosit de plaisir et de fatigue : le roi va parler, le soir tombe enfin.

Moi j’ai peur.
J’ai peur de ce qui change ce que j’aime, tout en souhaitant que pour tous, cela aille mieux.

Alors, pendant qu’il parle, on entend les mouches voler, il est rigide dans son costume et les berbères qui l’écoutent sont comme de l’acier.
Debout devant la fenêtre, le Kandar me fait signe et me calme, me rappelle les légions et les animaux _ me rappelle l’énormité du temps qui engloutira ce discours.

Subtile ici la différence entre Parlementaire et Constitutionnel.
On se méfie tranquillement du Roi, on se méfie souvent d’avantage des parlementaires,
et les ministres !
Par quoi commencer ?
Difficile cette histoire de la poule et de l’oeuf,
difficile cette histoire inventée par les grecs, la démocratie.

Moi j’ai peur,
peur d’être déçu,
peur que ces silencieux espèrent trop _ espèrent pour eux.

Le Kandar, lui, est désespéré par mon attitude,
il a disparu _ mes yeux le cherchent mais mes oreilles fouinent en quête du moindre murmure dans la salle.

Non, rien.
Le discours est écouté,
comme le vent léger,
comme les grues qui passent et vont ailleurs.

Ils se lèvent, ils vont réfléchir à tout ça,
demandent à leurs voisins si leur famille va bien,
acceptent une aide pour leurs champs…
A demain …

Todra

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Enfance

Dans l’enfance être persuadé d’être aimé
permet plus tard son bonheur d’adulte,
si on le désire, même si on découvre que ce n’était pas vrai.

Dans l’enfance le monde perçu n’est pas le vrai monde.
Et le monde réel, qui pourtant ne permet la vie que par des vertiges quantiques,
nous fait oublier notre vieille perception pleine de bonheur.

Alors on se souvient des contraintes, des punitions, de l’école,
et on oublie la pure joie de dévaler l’escalier en glissant sur la rampe de cuivre
pour rejoindre dans la cour les copains en patins à roulettes.

Ce qui est insoutenable en regardant les enfants
c’est de comprendre que ce qui est perdu
est perdu à jamais.

Mammifères sans mémoire, nous pensons qu’utile est notre nature,
âmes perdues, nous nous habillons de l’espoir de notre société.
Comme c’était beau quand nous étions vivants !

Bx Miroir d’eau

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Voir c’est avoir vu

Entre nous et toutes choses coule un océan qui nous définit et nous sépare.
Henry Miller s’est mis à peindre et a dit que peindre c’était aimer de nouveau.
Tous les bons photographes ont le courage d’écarter la plupart de leurs photos pour ne garder que les plus fortes,
personnellement je garde tout car comment écarter ce que l’on aime ?
Mieux : en n’écartant rien on montre que l’on n’est pas dupe du sujet – ni de son unicité – ni de sa beauté – ni de son intérêt.

Et on vit sur les côtes d’océans fluctuants où les mots ne veulent rien dire.
Là on dit que tout sert dans la vie,
ici on dit que tout est inutile – ce qu’on vit on l’oublie – ce que l’on sera, on l’oubliera tout autant.

Voir comme on a vu – aimer comme on a aimé.
Et ces sujets photographiés ou peints,
comme le souhait que dure ce moment de l’amour…
Qui a la vraie force ou la vraie folie de mettre du sien dans ce désir ?
La simple sensation d’éprouver nous bouleverse et nous contraint – nous éloigne – nous attire, comme la marée.

Aimer comme on aime un coucher de soleil,
une vague qui meure contre un rocher, une sensation ?
Entre nous et toutes choses coule un océan qui nous définit et nous sépare.
Nous ne sommes pas impliqués
et pourtant voir comme avoir vu ne nous suffit pas.

Cap-Ferret jour de tempête

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