IMOUZER DU KANDAR – Histoire 42
Par une de ces décisions incongrues auxquelles on s’abandonne régulièrement dans notre vie, j’ai décidé de faire un petit voyage à Madrid.
Je fais venir mon taxi préféré de Fès pour qu’il vienne me chercher à Imouzer du Kandar et m’emmène à l’aéroport.
Je monte dans la Mercedes sans âge (voir ici) et m’abandonne aux informations du chauffeur concernant les aléas de l’existence :
– Espérons qu’il n’y aura pas trop de camions à doubler et qu’on ne rate pas le départ de l’avion « bi iznillah » (si Dieu le permet).
– Les travaux sur la route de l’aéroport sont certainement terminés « inch’Allah » (si Dieu le veut).
– Je crois qu’il ne fera pas trop chaud à Madrid, mais avec du soleil pour toi… « alhamdulillah » (grâce à Dieu).
Des virages, des virages, et ce paysage magnifique.
J’ouvre la fenêtre car nous avons quitté la fraicheur d’Imouzer et approchons du four de la plaine de Fès. Il y a aussi la légère angoisse d’approcher une grande ville avec pour but une plus grande encore _ et pour frisson, l’intérêt tout relatif de s’éloigner du Kandar.
Dans l’avion, le steward nous assure sans poésie que grâce à la qualité du commandant et des hôtesses le voyage passera en un éclair et que profitant des vents porteurs nous arriverons 10 minutes en avance.
J’avais oublié cette foi là.