Seuls ceux qui ont vraiment voyagé ont ressenti ce qu’est le regret d’un paysage routinier.
On avance dans cet inconnu très beau et notre modernité transforme la beauté en lenteur puis en langueur.
Ainsi la poussière passe du jaune au rouge puis revient à l’ocre
et les canyons remplacent les épineux
puis la poussière passe de l’ocre au rouge
et les pistes se démultiplient comme à l’infini
puis vous sortez des canyons et tout recommence.
Ainsi se passe la journée,
c’est alors que vous arrivez en ville comme par surprise.
C’est fini.
Votre malheur profond commence lorsque vous prenez conscience que c’est fini,
qu’avant il y avait quelque chose et que maintenant il n’y a plus rien.
Finalement c’était bien court.
Avec la vie c’est heureusement différent,
lorsque vous êtes mort vous ne regrettez rien :
Voyage sans soucis.