« La passion du Christ », de Mel Gibson

Très forte polémique sur ce film : antisémite, fondamentaliste, la plus longue torture jamais contée, abrutissant, violent, inhumain, pub réservée aux convertis, videoclip exaltant le martyre.

Bon ! Et bien ça m’a donné envie de le voir :

Il a surmonté sa joie et sa douleur en surmontant toute la joie et toute la douleur du monde.
Il se souvient de sa propre voix au milieu du peuple juif qui se pressait de toutes parts : Nous voulons Barabbas.
Et alors le nom de Barabbas lui rappela qu’il était déjà Barabbas lui-même, et qu’il était aussi le Christ, celui que le peuple n’avait pas réclamé.
Quand il voulut de nouveau se rappeler quel homme du peuple il avait été, il vit qu’il était tous les hommes à la fois.
S’il levait légèrement les yeux, il sentait sur son front de femme les cheveux sombres de Marie.
Il sentait des seins. Comme alors on déviait l’idée vers l’instinct sexuel, il se mit soudain à pleurer, et il savait qu’il était Marie-Madelaine.
Il étendait les mains, mais il savait que Ponce Pilate les avait lavées de toute responsabilité, et sa silhouette de gouverneur romain se dressait, dans sa toge imaginaire qui venait frôler légèrement la sensation idéale de sa propre peau.
Il fermait les yeux, les yeux même du rêve, accablé d’une fatigue multipliée par toutes ces choses et, dans un dernier réflexe, avant l’apathie finale, les ultimes étendards défilent, les aigles déployés à leur sommet, dans un crépuscule de collines vertes se découpant sur l’horizon.

Que j’ai compris (prendre en soi) Dieu ou que je ne l’ai pas compris n’a aucune importance. Ici le ticket ne valait que neuf Euros.
Lorsque le garde dit à Ponce Pilate « ECCE HOMO ! «  (VOICI L’HOMME) en montrant Jésus déchiqueté et en sang, j’ai compris Mel Gibson et éventuellement ce que ceux qui nous ont rapporté cela voulaient dire. L’analogie m’a parue tout simplement exacte, poétique et fondamentale. Dieu ou pas Dieu. Merci Mel pour cette émotion.

Barabbas

Barabbas

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