Terrible orage aujourd’hui, vous l’avez vaguement entendu
et j’ai longuement observé les arabesques humides sur la vitre,
des conclusions, j’en ai trouvées,
des conclusions composées de l’objet senti et de la sensation elle-même,
ne vous inquiétez pas, je veille …
La sape des dunes continue par l’alliance de la lune et de la mer,
réfléchir à ce qui a toujours été, inutilement,
mais réfléchir ne perçoit ni ne crée,
nos sens ! Oui, nos sens seuls nous disent si quelque chose existe,
ne vous inquiétez pas, je veille …
Par la progression de la science, ce qui est réalisable se gonfle
au détriment du rêve,
et réaliser ses rêves pourrait ressembler à une déchéance,
comme tuer un bison avec une carabine,
comme abattre un arbre avec une tronçonneuse,
ne vous inquiétez pas, je veille …
Vous êtes tellement compliqués
et multiples !
A une autre époque on vous aurait brûlé le corps
qui lui, pour l’instant est unique,
contrairement à votre âme divisible,
oui cette phrase est sans foi,
mais ne vous inquiétez pas, je veille …
Que l’ignorance soit l’essence de notre vie !
Que les sensations soient notre oubli !
Que les traces des caravanes parties sans nous, nous fassent rêver !
Que l’écume des navires disparaisse comme nous disparaissons !
mais ne vous inquiétez pas, je veille …
On ne peut plus rêver d’être marin pour faire le tour du monde
dit le chanteur,
tant pis !
Pendant que je vous parle, le boucher donne à manger aux chats du quartier Boujeloud,
mais ne vous inquiétez pas, je veille …