Les mystères de la bière d’abbaye

L’autre jour, sortie de concert et direction le pub.
Après avoir écouté TAKE FIVE de Dave Brubeck, un ami se surprend lui-même en disant : c’était PARFAIT ne trouvez-vous pas ?
Le troisième larron buveur de bière, un musicien, éclate de rire et je suis déjà dans mes pensées …
car je n’imagine moi non plus aucune amélioration possible à ce tempo envoûtant … subodorant toutefois que cela ne montrait que mes limites.

Sans pitié, le musicien donne une double précision sur ce que veut dire PARFAIT en occident :
« Aimes-tu Dieu ? »
Non
« Aimes-tu Take Five ? »
Oui
« L’un est parfait et l’autre exprime la douleur, la joie, la vibration … ce pourrait être en ré mineur !
Ce sont ces imperfections que tu aimes … la perfection que tu imagines dans la succession des notes n’est qu’un leurre d’artiste.
De toutes façons tu ne pourrais aimer la perfection, elle n’est pas humaine ».

Et moi, appréciant la Grimbergen sur ma lèvre, dodelinant du chef, examinant où cette conversation nous mènerait (fort tard),
je comprenais seulement maintenant pourquoi les jeunes disent « COOL » et non « PARFAIT » …
je décidais avant qu’il ne soit trop tard que je laisserai là ma voiture.

Lorsqu’on goûte vraiment aux mystères de la bière d’abbaye,
on rentre à pied,
on dit bonsoir aux statues qui nous indiquent le chemin
et un grand merci à la lune.

Grand théâtre de Bordeaux

Grand théâtre de Bordeaux

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Une réponse à Les mystères de la bière d’abbaye

  1. Ti'Math dit :

    Encore une soirée, où on m’a oublié….

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