Le hasard d’un voyage entre Toscane et Venise puis dans la région du PÔ a placé mon appareil photo devant la mairie de Ferrare.
Des petites affiches montrant un couple amoureux annonçaient un mariage pour l’après-midi.
Je buvais une bière sur la place et ce cliché fut enregistré distraitement.
Un an plus tard, je regarde les photos d’Italie sur écran informatique.
Là, sur celle-ci, avec stupeur je me souviens avoir vu quelque part ce même décor. En premier plan il y avait le maître ANTONIONI sur sa chaise de réalisateur.
Je cherche sur le net : RIEN … si ce n’est qu’il est né à FERRARE dans cette plaine du PÔ qu’il a magnifiée en filmant ses habitants (Gente del PO . Par-delà les nuages).
On en trouve des choses sur lui !
… « Une esthétique de la disparition » …
… « Il suffit de garder les yeux ouverts; tout se charge de significations » …
… « On ne parvient jamais à échapper à soi-même » …
et puis une description de son film BLOW UP où un photographe se rend compte en agrandissant une photo qu’il a été le témoin d’un meurtre. La réalité, elle, l’avait trompé.
A quoi peut-on se fier ? A quelle réalité … l’évidente ou la cachée ?
Et pourtant, sur la place déserte de ma photographie, à Ferrare, un homme est passé…
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