Paisaje andaluz

On peut vivre en considérant que tout n’est que paysage, le monde, soi-même, la concierge, une idée…
et les corps, paysages communs mais différents lorsqu’ils sont partagés,
solitude peuplée lorsque c’est le sien,
avec son rapport au temps si particulier : aujourd’hui, maintenant.
Tous les paysages changent sans cesse mais ils sont toujours ici et pas ailleurs.

Certains pensent que le paysage précède tout.
Ainsi, le cinéaste Alain Tanner disait :
« Pour moi le paysage est essentiel, c’est sa découverte qui fait et inspire le film, que ce soit un mur délabré d’usine, la cuisine d’une HLM, Cabo de Gata en Andalousie qui ressemblait à un bled perdu du nouveau Mexique.
Cette rue à Cabo de Gata était le lieu pour créer l’homme qui a perdu son ombre, c’était ici ou rien. »

Ainsi, notre propre monde se nourrie de notre vie et de notre tempérament vis à vis des paysages rencontrés, de notre soif poétique.
Une rue par ci, une créature par là, une maison sur une plage.
Et ce monde n’est partagé avec personne, il n’existe pas pour les autres dans sa globalité,
les autres peuvent en aimer des bribes mais pas pour les mêmes raisons que nous-mêmes.

Cette vision, lorsqu’on la trouve belle, n’est-ce pas elle qui parfois nous fait prendre conscience d’un trop soudain bonheur d’être en vie ?
Mais aussi de la bouffonnerie du hasard, de l’absence de raison à quoi que ce soit ?
Serait-ce tout simplement le bonheur de voyager et de contempler un nouveau paysage _ jusqu’à y croire, de façon imprévue et presque toujours indésirée ?

Et puis … c’est quoi Ici et Maintenant ?
C’est quoi cette eau qui dévale la rue – douces larmes vers la mer ?
C’est quoi ce paysage sorti de nos émotions ?

Las Negras (Cabo de Gata)

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2 réponses à Paisaje andaluz

  1. lutin dit :

    Mon souhait être à fleur d’eau, ne manquer de rien, l’eau, l’amour, ce fleuve qui préoccupe la vie, l’amour c’est cette vague et son chant,la main si proche qui l’accompagne. Dans le cadre j’aimerais y rester si longtemps, cette photo est mon mirage alors que je bois de l’eau j’en rêve encore de cette berceuse qui porte le coeur jusqu’à l’osmose.

  2. Maisoublanco dit :

    Je ne puis que te le souhaiter aussi.

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